Les 10 meilleurs conseils alimentaires… pour se protéger du cancer du sein
Par: Anne-Marie Roy, diététiste-nutritionniste.
Grâce à des personnalités connues comme Janette Bertrand et Geneviève Borne on parle
davantage du cancer du sein. Merci à eux de susciter l’intérêt des femmes. On parle
fréquemment du cancer comme d'une maladie imprévisible; on en a très peur puisque
aucun traitement n'est sûr à 100%. On s’imagine être impuissant contre ce sort affreux
qui nous est jeté. Pourtant, on commence à connaître une très grande partie de ses
secrets.
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Le "National Cancer Institute" des États Unis estime que 80% des cas de
cancer peuvent être prévenus en faisant des changements dans notre vie aussi simple
que limiter notre exposition au soleil, arrêter de fumer et surveiller notre alimentation;
on évalue que 35 à 60% des décès dus au cancer est attribuable à des mauvaises habitudes
alimentaires1. Sans aucun doute, la nutrition par son rôle crucial sur la prévention
du cancer devra faire partie de nos objectifs de société si on veut arrêter ou même
renverser la progression actuelle de cette maladie.
PRÉVENTION OU DÉPISTAGE
Demandez aux femmes en général ce qu’elles font pour prévenir le cancer du sein,
elles vous répondront très souvent qu’elles font des visites chez leur médecin pour
passer une mammographie. Cet examen médical a son importance selon plusieurs spécialistes,
mais ce n’est ni plus ni moins que du dépistage; ce test nous dira s’il y a un début
de cancer, ce n’est absolument pas ce qu’on appelle de la prévention. La mammographie
est utile pour détecter un cancer et pouvoir le traiter plus rapidement, ce n’est
pas une façon de le contourner.
FAIRE LA GUERRE AU CANCER
La lutte au cancer peut se comparer étrangement à une guerre. Il y a des ennemis
qui attaquent notre corps tous les jours et il existe des soldats pour nous défendre.
Si les ennemis sont plus nombreux que les soldats on risque fort de perdre la guerre.
Notre seule chance de gagner contre le cancer est de disposer d'un gros régiment
de soldats et d'avoir des connaissances stratégiques qui nous permettent de démasquer
les ennemies et ainsi les éviter.
5 HABITUDES À PERDRE
1. Couper dans le gras
Les aliments riches en gras ne font pas seulement grimper l'incidence des maladies
cardio-vasculaires, ils sont aussi très nuisibles en ce qui concerne le cancer.
La prochaine fois qu'on vous dira de couper dans le gras, rappelez-vous que c'est
pour votre bien puisqu'une alimentation trop généreuse en gras hausse le cancer
des organes liés aux hormones sexuelles (sein, utérus, prostate…) aussi appelé cancer
hormono-dépendant. Le terme parle de lui-même: les cancers reliés aux organes sexuels
dépendent d'hormones pour se développer. Plus nous sommes en présence d'hormones
dans notre corps, plus on nourrit les cancers hormono-dépendants (sein, utérus,
ovaire, protaste…). Il est dorénavant connu que plus on mange de gras plus les hormones
sont nombreuses à circuler dans notre corps et plus on court après les cancers hormono-dépendants.
Une étude française a révélé que les femmes qui mangeaient le plus de gras augmentaient
de 60% leur risque d'être atteintes de cancer du sein. Le risque était encore plus
grand quand l'analyse mettait en évidence le gras saturé consommé par des femmes
post-ménopausées: elles triplaient ainsi les probabilités de se retrouver avec un
cancer du sein.2
Une analyse faite sur 90 655 femmes préménopausées agées de 26 à 46 ans engagées
dans le « Nurses’ Health Study » a conclu que l’apport en gras, particulièrement
animal (viande rouge, fromage…), est associé à une augmentation des risques de cancer
du sein.
Saviez-vous que :
Le fromage est 2 fois plus gras que le bœuf. Certains craquelins aux allures
santé sont souvent aussi gras que des chips. Les fritures en plus d’être excessivement
grasses forment de l’acrylamide, une autre substance qui hausse les risques de cancer
du sein. Ce n’est pas parce qu’il y a des publicités de beurre à la télévision
que c’est bon pour la santé!
2. Adieu gras trans
Les gras trans sont particulièrement incriminés dans les cancers du sein et sont
encore malheureusement très présents dans nos supermarchés. Remettez sur les tablettes
tout aliment où il est inscrit shortening ou huile hydrogénée dans la liste des
ingrédients. Et s’il vous plaît, ne vous fiez pas à l’indication 0 gras trans.
3. Fuir les viandes rouges… et blanches
Les viandes rouges (bœuf, porc et agneau) sont au banc des accusés ces derniers
temps, une grosse étude récente sur plus d’un demi-million de personnes a révélé
qu’elles accroissent le risque de mortalité. De plus les viandes rouges augmenteraient
les risques de cancer du sein, prostate, des reins et du pancréas.
Leur contenu élevé en gras saturé et en protéines animales serait une partie de
l’explication. Autre fait important, lors de la cuisson et de la friture des viandes,
il se forme des amines hétérocycliques, des substances cancérigènes associées au
cancer du sein et du colon. À noter par contre que ces poisons se forment autant
sinon plus dans les viandes moins grasses, le poulet par exemple contient des quantités
considérables d'amines hétérocycliques; sa concentration est d'ailleurs 15 fois
supérieure à celle du bœuf.
4. Déloger les bourrelets
L'obésité doublerait le risque de cancer du sein. Il est maintenant scientifiquement
prouvé que le surplus de poids augmente les risques de développer un cancer du sein
à cause de la production importante d’hormones dans les tissus gras. L’obésité favorise
également un état inflammatoire qui est un autre facteur impliqué dans le développement
du cancer.
Le régime alimentaire abondant en aliments transformés, riches en sucre, en gras
et en calories et carencé en fruits et les légumes favorise la progression du cancer
en créant un environnement pro-inflammatoire idéal pour la croissance des cellules
cancéreuses.
La réduction de l'inflammation chronique a donc une grande importance en matière
de prévention du cancer. Ce n’est pas pour rien que le curcuma, pour son effet anti-inflammatoire,
est devenu un aliment vedette anti-cancer.
5. Se tenir très loin de l’alcool
Plus de 50 études sérieuses ont clairement établi que la consommation de boisson
alcoolique augmente l'incidence de cancer4, particulièrement le cancer de la gorge,
la bouche, l'œsophage, du foie, du rectum et du sein 5-6.
Une consommation d'alcool, même modérée, en augmente considérablement les risques.
Certaines études ont montré qu'aussi peu que 3 verres d'alcool par semaine augmente
les risques de cancer du sein chez la femme7, et ce peu importe que l'alcool provienne
de la bière, du vin ou des spiritueux. Alors avis aux femmes qui pensaient que boire
socialement en mangeant était plutôt favorable pour leur santé.
5 HABITUDES À PRENDRE
1. La graine de lin au quotidien
Ajouter de la graine de lin moulue est une très bonne habitude à prendre pour s’éloigner
du cancer du sein. Les gras omega-3 qu’elle contient ont un pouvoir anti-inflammatoire
donc anti-cancer. Plusieurs études se sont aussi penchées sur un composant de la
graine de lin, les lignanes, qui aideraient pour la prévention du cancer du sein.
Une consommation élevée de lignanes réduirait d'environ 50 % le risque d'être touché
par ce cancer, en particulier chez les femmes préménopausées.
Mettre des graines de lin moulues un peu partout et ce quotidiennement est donc
extrêmement bénéfique. Mais n’oubliez surtout pas de les conserver au froid; sinon
elles perdent leur qualité.
2. Savez-vous manger vos choux
Les légumes de la famille des choux sont de véritables boucliers anti-cancer. Ils
renferment de nombreuses substances protectrices capables de faire une lutte féroce
au cancer du sein; leur nom : indoles-3 carbinol, sulforafane, glucosinolate, 3,3-diindolylméthane,
etc. Il est donc prioritaire de mettre à votre menu du jour : chou vert et rouge,
chou-fleur, brocoli, choux de Bruxelles, chou frisé (kale), bokchoy, etc.
Alors chouchoutons ces précieux légumes.
3. Le soya sous toutes ses formes
La présence d'isoflavones ou phytoestrogènes rend la fève de soya très bénéfique
pour la prévention du cancer du sein. Contrairement aux estrogènes fabriqués par
notre corps, les estrogènes des plantes réduisent la multiplication des cellules
cancéreuses. Fait intéressant, les femmes japonaises, qui consomment du soya sur
une base régulière, ont beaucoup moins de risque de développer un cancer du sein
que les nord-américaines qui boudent trop souvent le soya.
Ce n’est pas le choix qui manque pour introduire le soya à notre alimentation :
• Tofu régulier ou soyeux. Le tofu soyeux passé au mélangeur avec des fruits remplace
avantageusement le yogourt qui ne contient aucun élément anti-cancer. • Edamame
: jeunes fèves de soya d’un vert splendide sont vendues congelées dans la plupart
des épiceries. Elles cuisent en moins de 5 minutes et peuvent être mangées en grignotine
ou ajoutées aux soupes, sautés de légumes, plats de riz ou pâtes, salades, etc.
• Tempeh, protéines de soya texturées, boissons de soya, soygourt, feta de soya
sont d’autres produits de soya qui peuvent s’introduire facilement au menu.
4. Les légumineuses à l’honneur Les légumineuses sont une alternative extraordinaire
à la viande puisqu’elles sont particulièrement pauvres en gras et riches en fibres
et en antioxydants; des alliés anti-cancer trop souvent négligées par les québécois.
Alors en mangeant au moins 4 délicieux repas de légumineuses par semaine on met
toutes les chances de notre côté pour prévenir les cancers. Et en plus, elles sont
très économiques, écologiques, ne nécessitent pas d’engrais chimiques, se cultivent
très bien au Québec et se conservent à l’année. Laissez-vous inspirer par la cuisine
asiatique, indienne, marocaine, mexicaine qui en contiennent abondamment. 5.
Apprivoiser les herbes et épices On a beaucoup parlé dans les dernières années des
effets antioxydants des petits fruits. Plusieurs herbes et épices ont des effets
antioxydants aussi grand sinon plus que certains aliments ; il est donc temps qu’on
donne aux herbes et épices leur heure de gloire à eux aussi. Des méthodes
scientifiques ont mis au point un indice (appelé ORAC) mesurant le pouvoir antioxydant
des aliments. Comparez vous-même:
clou de girofle 5g 15772 cannelle 5g 13337 origan 5g 10006 canneberges
100g 9584 curcuma 5g 7964 persil 5g 3717 brocoli cuit 100g 2386
Alors dorénavant n’oubliez pas d’ajouter des herbes et épices à vos recettes de
vinaigrettes, desserts, smooties, ragoûts, soupe, sautés asiatiques, casseroles
variées…
Et… mon conseil suprême
Légumes et fruits : 7 sur 7 Manger au moins 7 portions de légumes et fruits
7 jours par semaine nous éloignent des cancers incluant celui du sein. Essayez donc
très fort de mettre à tous les jours, un légume ou un fruit dans chacune de ces
catégories : 1. les crucifères (brocoli, chou, chou-fleur, etc.) 2. les
alliacées (oignon, ail, échalote, poireau, ciboulette) 3. les légumes vert
foncé (kale, épinards, persil, laitue, collard…) 4. les tomates 5. les
légumes orangés (carottes, courges d’hiver, patate douce…) 6. les agrumes (citron,
pamplemousse…) 7. les légumes ou fruits rouge-mauve (betterave, aubergine,
poivron rouge, bleuets, framboises, fraises, canneberges...)
Références:
1. U.S. Depart. Of Health Services. Cancer. In: The surgeon general's report on
Nutrition and Health. Public Health Service DHHS (PHS) Publication Number 88-50210,
1988 p.179 et 194. 2. Richardson S, Gerber M, Cenee S. The role of fat, animal
protein and some vitamine consumption in breast cancer: a case control study in
southern France. Int J Cancer 1991 Avril, 22;48(1): 1-9. 3. Cho E, Spiegelman
D, Hunter DJ, et al. Premenopausal fat intake and risk of breast cancer. J Natl
Cancer Inst 2003;95:1079-85. 4. Willett WC, Stampfer MJ. Sobering data on alcohol
and breast cancer. Epidemiology 1997 May;8(3):225-227. 5. Thomas DB. Cancer.
In:Last JM, Wallace RB, editors. Maxcy-Rosenau-Last Public Health & Preventive Medecine
- 13th edition. Norwalk, CT: Appleton & Lange, 1992 p. 816. 6. US Department
of Health and Human Services. Effects of Alcohol on health and body systems. In:
Eighth Special Report to the US Congress on Alcohol and Health. National Institutes
of Health (NIH) Publication No. 94-3699, 1993 p. 177-178. 7. Schatzkin A, Jones
DY, et al. Alcohol consumption and breast cancer in the epidemiologic follow-up
study of the first National Health and Nutrition Examination Survey. N Engl J Med
1987 May7;316(19):1169-1173
Anne-Marie Roy, diététiste-nutritionniste, le 3 novembre 2009
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