Le décalage horaire, apprenez à gérer cette réalité.
Par Sylvie
Rousseau, Naturopathe, ND.A., naturopathe agréée
L'accessibilité et la multiplication des vols intercontinentaux nous ont permis de
développer un contact privilégié avec le reste du monde, mais l'aspect moins reluisant
de cette nouvelle ère, c'est que notre corps et surtout notre cerveau n'a pas nécessairement
une facilité à s'adapter aux changements imposés par ces "voyages dans le temps".
Vous avez deviné, je veux vous parler du fameux "Jet Lag" qui donne du
fil à retordre aux globe-trotters de plus en plus friands de voyages au bout du
monde.
Qu'est-ce que le décalage horaire
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Le fait de traverser trois fuseaux horaires et plus en vol crée un déséquilibre
entre notre horloge biologique interne qui fonctionne encore selon l'horaire du
point d'origine et l'information lumineuse que notre corps enregistre dans son nouvel
environnement. La sévérité des symptômes dépend d'une part, du nombre de fuseaux
horaire traversés, du nombre d'heures voyagées et d'autre part, de la sensibilité
du voyageur.
La personne peut vivre différents malaises dont l'endormissement, le jour et l'insomnie,
la nuit. Il pourra aussi y avoir de la somnolence, une acuité et une performance
diminuée ou encore des dérangements gastro-intestinaux (Waterhouse J et al 2005).
Plus la personne est âgée, plus elle peut expérimenter des symptômes désagréables.
On considère que cela prend environ une journée par fuseau horaire traversé pour
se rétablir de cette désynchronisation.
Notez qu'aucun décalage ne se produit si on voyage du nord au sud ou vice-versa,
car on ne traverse aucun fuseau horaire dans ce sens. Les malaises vécus seront
plutôt attribuables à la fatigue du voyage en avion. On a constaté que les décalages
sont toujours plus difficiles à vivre lorsqu'on voyage d'ouest en est. En effet,
quand on voyage vers l'ouest, on allonge notre journée d'autant d'heures que de
fuseaux horaires traversés. Cela donne plus de temps à notre corps pour s'adapter
au nouvel horaire. À l'opposé, si on voyage d'ouest en est, on ne dispose que de
quelques heures d'obscurité pour récupérer et on raccourcit notre journée.
La glande pinéale
Le rythme circadien humain est réglé au quart de tour par une petite glande qui
se trouve au sommet du cerveau, soit la glande pinéale ou l'épiphyse, qui est sensible
à la lumière. En fait, c'est principalement la mélatonine, l'hormone produite par
la glande pinéale, qui est responsable d'assurer cette chronicité. Cette hormone
est sécrétée en l'absence de lumière pour permettre au sommeil de prendre place.
Aussi, toute une cascade hormonale est produite en concordance avec le parcours
du soleil dans le ciel et détermine le rythme éveil-sommeil.
Mais, la mélatonine fait beaucoup plus que d'assurer les rythmes circadiens. Les
études ont démontré que cette hormone est, en fait, un antioxydant de première importance
et joue un rôle de modulateur du système immunitaire. Elle a démontré son effet
protecteur sur la fonction neurologique chez les rats ayant un dommage à la moelle
épinière. Elle agit aussi sur des médiateurs responsables de contrôler l'inflammation
et est considéré comme un agent antivieillissement pour la peau.
Les effets du décalage horaire
Certaines études ont démontré que le voyage en avion lui-même amplifierait les symptômes
de décalage horaire. En effet, lorsqu'on a recréé un environnement d'hypoxie, soit
une baisse d'approvisionnement en oxygène vécue dans les cabines pressurisées durant
les vols à une altitude de 8000 à 12000 pieds, on a trouvé que les gens soumis à
cette expérience produisait une moins grande quantité de mélatonine durant la nuit
(Coste O et al 2004). Dans une autre étude, on a noté qu'il y avait une augmentation
chronique dans la production de cortisol (hormone produite en situation de stress)
qui pouvait s'échelonner jusqu'à une semaine et plus après un déplacement en avion.
Pour les voyageurs réguliers, cela peut se concrétiser en problèmes cognitifs à
plus long terme (Cho K et al 2000). On a aussi observé un affaiblissement du système
immunitaire pour ce type de voyageurs (Bariga-Ibars C et al. 2005).
Quelques recommandations :
- Vous pouvez commencer à préparer votre corps au décalage horaire deux à trois jours
avant de partir en vous couchant et en vous levant plus tôt si vous voyagez vers
l'est et plus tard si vous voyagez vers l'ouest.
- Reposez-vous avant de partir. Tout voyage est exigeant pour le corps.
- Prenez un vol qui vous permet d'arriver tôt le matin ou en début d'après-midi si
vous allez à l'est. Cela permettra à votre corps de se réajuster plus facilement.
- Ajustez votre montre à l'heure de votre destination dès l'embarquement pour indiquer
à votre cerveau de vivre selon ce nouvel horaire.
- Certains suppléments peuvent vous aider à mieux supporter le stress de ce changement
interne dont la vitamine B et C. Le magnésium (sous forme de glycinate) est intéressant
à garder sur vous en vol, car il aide à dormir et à se relaxer. Différentes herbes
adaptogènes peuvent renforcer le système nerveux dont le ginseng sibérien, la mélisse
et la valériane. L'homéopathie peut être utile, parce qu'elle agit rapidement. L'arnica,
par exemple, aide à réduire le traumatisme de la désynchronisation.
- La déshydratation diminue la capacité de votre corps à se réajuster. Limitez l'alcool
et la caféine en vol et buvez de grandes quantité d'eau.
- Exposez-vous au soleil en destination pour accélérer la synchronisation de votre
horloge interne. Il est important de rester éveillé dans le jour. Soyez actif physiquement
afin d'activer votre métabolisme.
- Suivez un horaire pour les repas plus adapté à notre nouvelle destination, car manger
tout comme s'exposer à la lumière au mauvais moment peut empirer les problèmes.
- Dormez dans une noirceur absolue et prenez de 0,5 à 5 mg de mélatonine à l'intérieur
de trois heures du coucher prévu à votre arrivée et durant deux à quatre jours.
Certaines contrindications existent toutefois. Vérifiez auprès d'un naturopathe
qualifié.
Avec ces quelques recommandations, vous serez nettement en mesure de profiter de
vos vacances sans être trop incommodé par le décalage horaire.
Références :
1. http://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_11/i_11_s/i_11_s_hor/i_11_s_hor.html
2. Life Extension, Disease prevention and treatment, Expanded fourth edition,
Life extension media, 2003.
3. RONA, Zoltan MD, MSc, Encyclopedia of natural healing, Alive books, 1997.
Sylvie Rousseau, Naturopathe, ND.A.| InfoNaturel.ca |
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Le 29 septembre 2011 | Consultez
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