Les gènes ou la bouffe?
Par: Dr Carol Vachon, Article présenté en collaboration avec l'Association
Manger Santé Bio.
La science et la technologie apportent de multiples solutions à l’humanité dans
sa gestion de la santé, à côté de la promotion de saines habitudes de vie. On fait
grand cas des thérapies géniques comme moyen de correction des troubles de santé.
Qu’en est-il ?
Bravo l’Asie !
Selon le Dr Rafik Habib, directeur du Centre cardiovasculaire de Laval
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La consommation
régulière de fruits et légumes peut réduire de 30% les risques d’infarctus, d’après
un bilan de santé effectué à partir des données de 52 pays. Il mentionne également
que le gouvernement de la Finlande a pris des mesures au début des années 1970 pour
stimuler la consommation de fruits et légumes. En 30 ans, on y a observé une diminution
de 75% des crises cardiaques. Et ainsi de suite pour les autres pathologies. Des
habitudes de vie saine, ça marche !
Les Dr Richard Béliveau et Denis Gingras ne disaient-ils pas dans leur livre, Les
aliments contre le cancer : « les Asiatiques ont en général un taux de cancer de
la prostate plusieurs fois inférieur à celui des Occidentaux. Or, l’analyse des
biopsies effectuées sur les deux populations montre que le nombre de cellules de
la prostate en voie d’acquérir des propriétés cancéreuses (cellules précancéreuses)
est exactement le même dans les deux populations, indiquant que les habitudes de
vie, dont l’alimentation, y sont pour beaucoup » (1).
Cancer : on vise la mauvaise cible
Cela est à mettre en regard des conclusions du Dr John E. Dick, de Toronto, à l’effet
que si les thérapies médicales actuelles échouent à mettre définitivement en échec
certains types de cancer, c’est parce que nous nous trompons de cible. Or dans un
tissu donné, il y a un certain nombre de cellules souches, forcément peu nombreuses,
responsables du remplacement des cellules qui meurent. Dans cette fonction de remplacement,
chaque cellule souche se divise en deux cellules, une autre cellule souche et une
cellule dite « progénitrice ». Cette dernière devient une cellule mature (peau,
sang…), c’est-à-dire, de celles qui effectueront les fonctions du tissu en question.
Ces cellules ont une durée de vie limitée, donc destinées à disparaître un jour.
Ce ne serait pas le cas des cellules souches, qui persistent. Dans une tumeur cancéreuse,
les cellules souches ont un comportement imprévisible : certaines se mettent à se
diviser en deux cellules souches, au lieu d’une seule. Leur nombre augmente sans
cesse et entraîne la formation d’un cancer. Il faudrait donc s’attaquer à ces cellules
souches mutantes, mais elles se divisent beaucoup plus lentement que les cellules
tumorales ordinaires. Or la chimiothérapie médicale s’attaque aux cellules qui se
divisent rapidement. Le cancer risque de persister.
Selon le Dr Dick, les cellules souches ne se diviseraient qu’une fois par année
dans le cas du cancer du sang, ce qui est très lent, d’où leur résistance à la chimiothérapie.
De plus, comme elles vivent très longtemps, elles auraient tout le temps de muter
pour que démarre un processus cancéreux, d’où l’importance de saines habitudes de
vie contre d’éventuels dérapages. Cela semble protéger les Asiatiques du cancer
de la prostate déjà mentionné.
Thérapies géniques : horriblement compliqué
Le Dr Guy Sauvageau, directeur de l’Institut de recherche en immunologie et cancérologie
(IRIC) de Montréal, en rajoute : la médecine ne dispose d’aucune thérapie spécifique
contre le cancer. Or les cancers représentent une cinquantaine de maladies différentes.
Chacun possède ses propres anomalies génétiques, allant de deux à trois dans certaines
leucémies chez la souris, à plusieurs dizaines dans la plupart des tumeurs solides.
Peu de ces anomalies sont connues. Comment s’en sortir ?
Poussé en cela par l’industrie pharmaceutique, le milieu médical propose les thérapies
géniques qui consistent à intervenir sur les gènes. À côté de maladies ne touchant
qu’un seul gène, dont le traitement serait plus « simple », il y a toutes les autres,
de loin les plus nombreuses, où il faudra corriger des anomalies touchant plusieurs
gènes. Ces anomalies s’apparentent à la « rouille » de notre ADN qui, comme pour
une carrosserie d’auto, peut s’oxyder un peu partout en même temps, d’où le grand
nombre de gènes affectés. Il faut blâmer nos mauvaises habitudes de vie. Remplacer
ces gènes ? Tâche titanesque par des approches artificielles comme les thérapies
géniques ! Vaudrait mieux en apprendre plus sur les approches naturelles, beaucoup
moins envahissantes.
La solution : les antioxydants ?
Selon les Dr Béliveau et Gingras, les Occidentaux souffriraient beaucoup plus de
cancer de la prostate que les Japonais, principalement par manque d’antioxydants
alimentaires. Nous savons maintenant que la nature a prévu ces composés phytochimiques,
pour protéger et réparer la machinerie de nos cellules. Dans le cas de l’ADN, cela
réduit le risque de développer un cancer. Ces antioxydants œuvrent de concert avec
les vitamines, minéraux et autres substances, en synergie et harmonie, comme le
font les instruments musicaux d’un orchestre en concerts enchanteurs.
Pour le moment, on s’entend pour dire que les aliments, en tout premier lieu les
fruits et légumes, mais aussi les noix et graines, les céréales entières, etc. et
des condiments comme le curcuma et le poivre noir, peuvent lutter contre le cancer
à titre préventif, mais pas curatif. La véritable raison est que les experts ne
les ont pas encore véritablement expérimentés dans les conditions appropriées. Les
recherches cliniques indiquent déjà que la voie d’avenir pourrait bien être les
antioxydants naturels, notamment des extraits de lait intact (2).
On a longtemps soutenu que l’alimentation ne peut renverser bon nombre de maladies,
par exemple la détérioration des artères coronariennes. Le principal problème était
tout simplement qu’on n’y croyait pas. Le Dr Dean Ornish a démontré le contraire,
que l’alimentation est encore plus efficace que les médicaments à renverser la maladie
coronarienne, dans ce cas, lorsque combinée à d’autres changements du style de vie
(3). Le principal problème auquel nous avons à faire face est qu’il y a peu de fonds
disponibles pour ces recherches comparativement aux sommes que peut dégager l’industrie
pharmaceutique pour le développement de nouveaux médicaments.
Où agir ? Les marchés publics à l’honneur ?
Dr Carol Vachon, Docteur en physiologie médicale, consultant en nutrition. Auteur
du livre, Pour l’Amour du bon lait. Article présenté en collaboration avec l'Association
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Bilologique Le 10 novembre 2012
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