Allergie au blé - une conséquence de la modernité
Par: Sylvie Rousseau, Naturopathe, ND.A.,
ANAQ
On entend souvent parler que notre alimentation n’est plus ce qu’elle était. Mais
est-ce que nous savons jusqu’à quel point elle a changé et quelles en sont les conséquences
sur notre corps. Plusieurs chercheurs se sont penchés sur cette question dont le
Dr Jean Seignalet, médecin français et directeur du laboratoire d’histocompatibilité
à l’hôpital de Montpellier. il s’est attardé à démontrer comment les aliments sont
transformés dans le corps d’un point de vue biochimique et comment l’alimentation
moderne est devenue néfaste à la santé.
Il a d'abord mis en lumière l’évolution de l’alimentation au cours de l’histoire
de l’humanité pour démontrer sa théorie. Entre autre, il mentionne que l’ancêtre
de l’homme, vieux de cinq millions d’années, a consommé pendant longtemps principalement
de la viande crue, du poisson, des œufs, du miel, des céréales sauvages, des légumes
et des fruits.
Plusieurs époques se sont succédées dont celle correspondant au moment où l’homme
s’est sédentarisé et est devenu un agriculteur et éleveur. Ce phénomène s’est opéré,
il y a environ 9,000 ans. Cela a amené un premier changement important dans l’alimentation.
On a alors vu apparaître la domestication des céréales, dont le blé et l’orge, l’élevage
de vaches pour fournir le lait animal et finalement la cuisson des aliments.
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Mais avec la dernière guerre mondiale, il s’est produit ce qu’on appelle l’industrie
agro-alimentaire amenant cette fois un virage désastreux dans l’alimentation dont
la préparation des huiles, l’utilisation de produits divers pour optimiser l’agriculture
et l’emploi de méthodes pour accélérer l’élevage et l’agriculture faisant diminuer
la teneur en vitamines et minéraux des différents aliments et augmentant la pollution
alimentaire.
Le problème avec les céréales
Il affirme que les céréales de l’époque préhistorique n’ont plus aucun rapport avec
les céréales d’aujourd’hui. D’une part, elles ont subi des changements de structure
dû aux méthodes d’agriculture, dont les techniques de sélection, les hybridations
et la transplantation des espèces dans des milieux nouveaux transformant les protéines
au gré des modifications de l’environnement.
Ces techniques sont maintenant opérées, non plus par des paysans qui utilisaient
des méthodes rudimentaires plus en conformité avec la nature, mais par des professionnels
qui développent des techniques en laboratoire de plus en plus sophistiquées. Le
risque avec ces nouvelles façons de faire qui fait croire que l’homme est tout puissant
est que l’on voit maintenant apparaître des protéines nouvelles qui ne sont plus
du tout adaptées à nos propres enzymes amenant différentes réactions du corps allant
de la simple allergie aux maladies auto-immunes...
L’homme mangeait autrefois la céréale entière et cru, aujourd’hui il n’en mange
plus que le grain. Ce changement implique des pertes importantes de vitamines, de
fibres, de cellulose, de protéines et une quantité plus importante d’amidon rendant
cet aliment plus indigeste. De plus, la cuisson du grain changerait la structure
de ses constituants. L’ancêtre du blé est le Triticum monococcum ou le petit épeautre.
C’est la céréale la plus cultivée dans le monde suivi par la culture du riz. Il
a subi plusieurs transformations au cours de l’histoire si bien que le blé d’aujourd’hui
n’a plus les mêmes composantes qu’autrefois.
Le blé, selon Seignalet, semble avoir été mises en cause dans plusieurs maladies
auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques, la maladie
céliaque, certaines migraines, le diabète juvénile... Le danger viendrait du fait
que la structure de certaines protéines du blé ayant subi plusieurs changements
au cours de l’histoire rendraient les enzymes de l’homme non adaptés à ces protéines
rendant encore plus complexe la digestion de celles-ci par la cuisson de ces aliments
et pouvant évoluer en allergie alimentaire.
La physiologie de l'allergie au blé
Lorsque la personne allergique consomme du gluten, la substance responsable des
réactions allergiques dans le blé, le système immunitaire réagit en détruisant les
villosités intestinales. Il s'en suivra une malabsorption et une perte en vitamines
et minéraux. Également, des ulcérations dans la muqueuse intestinale se formeront,
laissant passer les aliments mal digérés dans le sang. Un cercle vicieux s'installera
en activant à nouveau le système immunitaire qui provoquera une plus grande porosité
de l'intestin.
Quelques solutions naturelles
Il n'y a pas d'autre solution que d'éliminer complètement et à long terme la consommation
de gluten. On en retrouve dans le blé, le seigle, l'avoine, l'orge ainsi que dans
le kamut et l'épeautre. Il vaudra mieux éviter les aliments en boite, car on retrouve
plusieurs sources cachées de gluten dont le malt, le fécule de maïs, la sauce soya
et le vinaigre. Apprenez à lire les étiquettes. Plusieurs aliments sans gluten sont
maintenant offerts dans les épiceries naturelles. En contre partie, mangez beaucoup
de fruits et de légumes ainsi que des légumineuses et un choix varié de noix et
de graines.
Les enzymes pancréatiques pourront vous aider à mieux digérer. Il sera également
important de combler les déficiences nutritionnelles causées par la malabsorption,
dont les vitamines du complexe B et les vitamines liposolubles A,D,E et K, si nécessaire.
Mais comme le dit si bien le Dr Seignalet, il vaut mieux se rapprocher le plus possible
de l’alimentation des temps anciens pour éviter tout problème de santé.
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Par: Sylvie Rousseau, Naturopathe, ND.A.,ANAQ, le 15 décembre 2014 - article révisé
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