Le paludisme ou malaria, une maladie infectieuse problématique pour les voyageurs
Par Sylvie
Rousseau, Naturopathe, ND.A., naturopathe agréée
Avec plusieurs millions de personnes malades et d'autant de décès par année, le
paludisme demeure la parasitose la plus importante dans le monde. Les zones les
plus à risque se retrouvent dans de nombreux endroits d'Asie et dans la plupart
des pays de l'Afrique ainsi que dans certains pays d'Amérique latine. On enregistre
toutefois 80 % des cas en Afrique subsaharienne. Aujourd'hui, cette maladie est
devenue un nouveau problème de santé chez les voyageurs qui visitent des régions
dans le monde où cette maladie est endémique.
Le paludisme ou malaria est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium,
propagée par la piqûre de certaines espèces de moustiques qu'on dit anophèles, c'est
à dire dont seule la femelle peut transmettre le paludisme. Le parasite infecte
les cellules du foie de la victime puis se répand dans le sang. Il colonise ensuite
les globules rouges et les détruit.
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On a dénombré cinq espèces de Plasmodium pouvant créer la maladie chez l'humain.
C'est le Plasmodium falciparum qui représente la forme la plus grave du paludisme
pouvant causer un nombre important de décès. Les autres formes ne représentent pas
autant de danger, car ils provoquent plutôt des formes de paludisme bénignes qui
ne sont pas mortelles.
De façon générale, une personne infectée présente plusieurs symptômes apparaissant
généralement dix à quinze jours après avoir été piquée. On reconnaît rapidement
cette maladie par une fatigue généralisée, une perte d'appétit, des vertiges, des
céphalées, des troubles digestifs comme la nausée, les vomissements, les douleurs
abdominales et la diarrhée ainsi que les douleurs musculaires. La fièvre et les
tremblements seront intermittents. Si elle n'est pas traitée rapidement, la malaria
peut causer de l'anémie, de la déshydratation, une insuffisance hépatique ou rénale,
de l'inflammation au cerveau, une difficulté à respirer et peut causer la mort.
L'artémise, une arme efficace contre le paludisme
L'artémise, est une plante, qui appartient à la famille des Asteraceae et a été
utilisée en médecine traditionnelle chinoise depuis plus de 2000 ans. C'est toutefois
lors de la guerre du Vietnam que celle-ci a pris toute son importance. En effet,
c'est quand l’armée nord-vietnamienne construisit tout un réseau souterrain pour
se protéger, que les problèmes commencèrent. Ces tunnels étant plutôt humides, les
moustiques transporteurs du paludisme pouvaient se reproduire sans difficulté. L’armée
perdit un nombre important de soldats par le paludisme. Elle a alors tenté de trouver
une solution.
Ce sont les chercheurs militaires chinois en 1967 qui découvrirent l'efficacité
de l’armoise annuelle en observant les habitants d'une région de Chine qui se soignaient
avec une décoction d’Artemisia annua aux premiers signes avant-coureurs de
malaria. Généralement administrée sous forme de thé, elle n’avait pas d’effets secondaires
visibles et était très efficace.
Les médicaments
Dans le monde occidental, on a plutôt utilisé la quinine comme l'unique traitement
efficace contre la malaria soit entre le 17ème et le 20ème siècle. Avec la recherche
pharmaceutique en 1946, la chloroquine est devenue le premier composant de synthèse
utilisé pour traiter la malaria. Depuis, plusieurs médicaments de synthèse ont rejoint
la quinine et la chloroquine, dont la sulfadoxine-pyriméthamine (Fansidar), la méfloquine
(Lariam), l'atovaquone-proguanil (Malarone) et la doxycycline.
La médecine a toujours favorisé l'administration d'une seule molécule à la fois.
Cette monothérapie a fait apparaître un problème de résistance du parasite aux médicaments,
et en particulier pour le Plasmodium falciparum. En effet, plus le protozoaire
est exposé à un même médicament, plus celui-ci peut muter et rendre le médicament
inefficace. Ce n'est qu'avec l'aggravation de ce phénomène de résistance du parasite
envers les médicaments classiques comme la chloroquine vers les années 1990 que
les laboratoires pharmaceutiques se sont tournés vers d'autres horizons et ont envisagé
de copier l'artémise. Comme quoi la nature a souvent inspiré la médecine moderne...
Le tout dernier médicament permettant de traiter la malaria nous provient donc de
Chine. C'est, en effet, en 1971, que des scientifiques chinois ont isolé l'ingrédient
actif de l'artémise, à savoir l'artémisinine. Les dérivés de cet ingrédient constituent
un médicament très efficace contre la malaria. Cette molécule n'a, à ce jour, produit
aucune résistance connue de la part de Plasmodium. En 2001, l'OMS déclare même que
l'artémisinine représente le plus grand espoir mondial contre le paludisme.
L'organisme recommande maintenant de ne plus utiliser la monothérapie afin d'éviter
les risques de résistance.
Doit-on prendre un antipaludéen ?
On recommande généralement aux gens de prendre les anti-malariens une à deux semaines
avant de partir, pendant tout le voyage et jusqu'à quatre semaines après. Ces médicaments
de synthèse peuvent toutefois créer plusieurs effets secondaires dont la nausée,
les vomissements et des dérangements d'estomac. Il est donc important de vérifier
avec un médecin dans un clinique de Santé-voyage si un antipaludéen est vraiment
indiqué et lequel sera le plus approprié pour vous selon votre état de santé et
l'endroit que vous visiterez. Vous devez être conscient par contre qu'il reste une
possibilité d'être atteint de la malaria, même si vous prenez les antipaludéens.
L'approche naturelle
Dans l'approche naturelle, on privilégiera plutôt de renforcer l'immunité avant
de partir pour limiter les risques d'infection. Certains nutriments dont la vitamine
A , la vitamine C, les probiotiques et les Omega-3 sont réputés pour leur action
stimulante sur le système immunitaire. Également plusieurs herbes, comme la berbérine,
l'armoise, l'ail, le gingembre, le curcuma, la feuille d'olivier et définitivement
l'artémise ont une longue histoire d'utilisation en médecine naturelle pour enrayer
les infections parasitaires. Elles pourront être utilisées conjointement pour optimiser
leur efficacité, avec ou sans les antipaludéens.
Finalement, des précautions bien simples peuvent être mise en place pour limiter
votre exposition aux moustiques comme de disposer des moustiquaires au-dessus des
lits, d'arroser de répulsif composé d'huiles essentielles dont la menthe pouliot,
l'eucalyptus, la citronnelle et le géranium aux endroits ouverts, de fermer les
fenêtres le soir et de bien vous couvrir lorsque vous dormez.
Références :
1. http://www.anamed.net/Francais_Home/La_Lutte_contre_la_Malaria/la_lutte_contre_la_malaria.html
2. Hyperhealth Pro V 8.0
3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Paludisme
4. http://www.naturalstandard.com/databases/conditions/all/condition-malaria.asp
5. http://www.planetseed.com/fr/node/17232
Sylvie Rousseau, Naturopathe, ND.A.| InfoNaturel.ca |
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Le 17 janvier 2012 | Consultez
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