Les bienfaits de l’eau
Par Sylvie
Rousseau, Naturopathe, ND.A., naturopathe agréée
Les spas sont bien à la mode, aujourd'hui. Spas urbains, spas nordiques, balnéothérapie,
thalassothérapie, thermalisme... Ces soins de la personne sont bien appréciés en
ces temps modernes pour effacer les dommages causés par l'intoxication et le stress
Mais, voyons de plus près quels sont les bienfaits que l’eau peut nous procurer
via l’hydrothérapie, soit par l’application de compresses, de cataplasmes, les bains,
les inhalations, les saunas et bien d’autres techniques simples utilisant l’eau
chaude ou froide avec ou sans ajout de plantes ou autre substance naturelle comme
moyen d’intervention.
Pendant plusieurs milliers d’années, on attribuait à l’eau des propriétés magiques
et de pouvoirs sacrés. On la percevait comme un élément de purification. Les Romains
à l’époque considéraient le bain comme une affaire sociale importante pour le confort
et la santé. Ils avaient développé un système de canalisation sophistiqué entre
autre pour mettre sur pied des établissements équipés pour les bains froids, chauds
et les bains de vapeur : les Thermes. Ceux-ci y consacraient une partie importante
de leurs loisirs et considéraient l’hygiène comme une valeur fondamentale de leur
société. Mais avec le déclin de Rome, les notions d’aqueduc furent oubliés ainsi
que l’hygiène. Et les hommes oublièrent de se laver pendant plusieurs siècles…
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…Heureusement, ceux-ci redécouvrirent les bienfaits de l’eau au courant du 18e
siècle. Ce fût possible grâce, entre autre, à plusieurs médecins orthodoxes ou non,
praticiens empiriques et autres qui réintroduirent l’utilisation de l’eau pour soigner
les gens.
L’histoire de Priessnitz
L’hydrothérapie est l’utilisation de l’eau sous sa forme liquide soit chaude ou
froide, mais aussi sous forme gazeuse comme la vapeur ou solide comme la glace,
dont l’objectif est de stimuler l’organisme pour retrouver la santé. Cette technique
date du début de la civilisation, mais Vincent Priessnitz, un paysan non scolarisé
de Graefenberg en Autriche, serait considéré comme le fondateur de l’hydrothérapie
officielle dans les années 1800.
Celui-ci remarqua, sur la ferme de son père, comment les animaux guérissaient plus
rapidement lorsque baignés dans l’eau froide. Il apprit comment soigner ceux-ci
avec diverses techniques utilisant l’eau. Il employait des jets puissants d’eau,
des purges froides, des bains chauds pour provoquer la transpiration, des compresses
mouillées et autres moyens qui sont encore utilisés aujourd’hui.
Priessnitz a apprécié personnellement les bienfaits de l’hydrothérapie lorsqu’il
lui arriva de se fracturer deux côtes. Quand le médecin lui annonça qu’il ne pouvait
rien faire pour lui, il se traita lui-même en remettant en place sa cage thoracique
grâce à des techniques rudimentaires et en gardant celle-ci enveloppée dans une
serviette froide tout en buvant beaucoup d’eau. En quelques jours, il se senti grandement
amélioré.
Il commença alors à soigner ses voisins avec l’utilisation de l’eau froide. Il eût
tellement de résultats que sa maison fût rapidement trop petite pour recevoir tous
ces gens venus d’un peu partout pour se faire soigner. Il n’avait pas de formation
médicale, mais devant ce grand succès, en 1830, le gouvernement Australien lui donna
une autorisation spéciale pour traiter ses patients avec cette technique unique.
Il soigna plus de 1600 patients venant de partout dans le monde seulement avec de
l’eau froide et des diètes simples. De nombreux médecins et praticiens de l’époque
vinrent y faire des pèlerinages et ainsi il pu marquer de façon significative le
développement de l’hydrothérapie en Amérique.
Les fonctions de la peau
L’utilisation de l’eau comme élément thérapeutique s’avère intéressant lorsqu’on
prend conscience des processus physiologiques impliqués. La peau, étant l’organe
principal mis en contact avec l’eau, réagit de façon spécifique permettant au corps
d’enclencher une guérison. Il est dont important de comprendre les différentes fonctions
de la peau pour mettre en lumière ce phénomène.
La peau est en effet un organe à part entière. Celle-ci est irriguée par un réseau
très développé de capillaires sanguins. Ces derniers amènent l’oxygène et les nutriments
aux cellules et récupèrent leurs déchets pour les acheminer aux différents organes
d’élimination. Les capillaires sont capables de dilatation ou de contraction impressionnantes.
Une quantité significative de sang peut alors se retrouver en même temps dans les
capillaires de la peau. Par exemple, l’utilisation de compresses peut mobiliser
une grande quantité de sang vers la peau ou au contraire la diriger vers les organes
profonds dépendamment si l’application est chaude ou froide. Cela devient intéressant
surtout lorsqu’on réalise que le sang joue un rôle de premier plan dans le système
immunitaire.
On peut contribuer à améliorer grandement l’élimination de déchets par cet organe
important qu’est la peau. Entre autre, les glandes sudoripares qui se retrouvent
sous la peau rejettent la sueur. Il s’agit de déchets hydrosolubles comme les minéraux
usés dont le phosphore, des déchets protéiques dont l’urée, l’acide urique, la créatinine
et des acides dont l’acide lactique. Ces glandes viennent soutenir l’action des
reins qui rejettent ce même type de déchets. Cette fonction devient très importante
quand les capillaires sont remplis de sang et que ce dernier circule rapidement,
lorsque cela est possible grâce à un bain, un cataplasme ou une compresse.
D’un autre coté, les glandes sébacées complètent l’action des glandes sudoripares
en filtrant les déchets peu solubles du sang dont les déchets d’hydrates de carbone,
de graisses, de mucosités, de cadavres microbiens et de divers poisons toxiques
dont le mercure. Ces déchets sont déversés dans le sébum qui est le liquide servant
à lubrifier la peau. On peut donc amplifier l’élimination de ces déchets en augmentant
les capacités de ces deux types de glandes.
La peau a aussi une fonction d’assimilation. Elle a la capacité d’absorber une partie
des substances mise en contact avec sa superficie. En effet, les crèmes de beauté
n’auraient pas d’effet si la peau n’était pas capable d’absorber leurs principes
actifs. Cela permettra d’ajouter des substances nutritives comme l’argile, certaines
plantes et autres à l’eau pour amplifier le phénomène de détoxication.
On dit que la guérison est proportionnelle à la circulation optimale de sang dans
le corps. Cela fait référence à la quantité mais aussi à la qualité du sang dans
les tissus. En naturopathie, on s’intéresse particulièrement à l’utilisation de
l’eau, parce qu’elle peut améliorer grandement la qualité du sang. Cela peut se
produire en accélérant la circulation du sang dans certains organes d’élimination
tel que le foie, les reins, la peau, les intestins qui permettront la détoxication
et améliorera en conséquence la qualité du sang. Ces traitements pourront aussi
tonifier les organes digestifs et ainsi augmenter l’absorption des nutriments reçus
par le sang. L’hydrothérapie est donc la manipulation de la circulation du sang
pour maximiser ses propriétés thérapeutiques.
Les propriétés de l’eau
La plus grande habilité de l’eau est sa capacité à absorber et à libérer des quantités
importantes de chaleur qui pourra être transmis à l’organisme par la peau. La deuxième
propriété est sa fluidité qui en fait un outil facile d’utilisation. En effet, l’eau
épouse parfaitement les contours de la peau et permet de disperser la chaleur également.
Sa dernière grande propriété est sa capacité à conduire la chaleur de façon efficace.
L’eau amène et récupère la chaleur du corps rapidement. Elle conduit la chaleur
25 fois plus rapidement que l’air. Cela explique pourquoi on peut tolérer un sauna
de 50 degrés centigrades mais pas un bain de 50C. C’est également pour cette raison
qu’il est si dangereux de tomber dans un lac glacé en hiver. Pour ces trois raisons,
on doit en conclure qu’en fait l’hydrothérapie est synonyme de thermothérapie.
Vous comprenez maintenant pourquoi une des principales étapes pour promouvoir la
détoxication est de provoquer de la chaleur dans le corps. Cela permet de relâcher
les toxines liposolubles contenues dans les cellules de graisses. Ces toxines lorsqu’elles
sont libérées, se dirigent dans le courant sanguin d’où elles pourront être évacuées
via les reins la transpiration, l’urine, la bile …
Plusieurs méthodes peuvent aider à cette démarche. Les saunas, les bains, les compresses
ou autre ont la propriété de faire relâcher ces toxines des graisses. L’eau chaude
des bains augmente la circulation sanguine et surtout des capillaires près de la
surface de la peau permettant le relâchement des toxines. Cela augmente également
la transpiration et fait sortir ces toxines par cette voie.
On peut ajouter différentes substances dans l’eau pour amplifier la détoxication
comme le sel d’Epsom qui agit comme un irritant de la peau et a aussi la propriété
de changer le pH de la peau. Le soufre contenu dans le sel, également, aide à détoxiquer.
Le vinaigre de cidre de pomme agit un peu de la même façon que le sel d’Epsom, tandis
que l’argile permet en plus d’alcaliniser le corps. Certaines plantes peuvent être
utilisées dont le gingembre ou la bardane qui aide à excréter l’acide urique.
Références :
- A.N.J.V., Notes de cours, physicothérapie.
- BOYLE, Wade n.d., SAINE, André n.d., Lectures in Naturopathic hydrothérapy,
Eclectic medical publications, 1988.
- KROHN, Jacqueline MD, TAYLOR, Frances MA,Natural detoxification, Harley &Marks
publishers, 2000.
Sylvie Rousseau, Naturopathe, ND.A.| InfoNaturel.ca |
Les bienfaits de l'eau - Hydrothérapie
Le 3 octobre 2011 | Consultez
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