Par Lorna R. Vanderhaeghe
En collaboration avec Ginette Pelletier, naturopathe, ND.A.
Cancer du sein
Le cancer du sein est la première cause de décès chez les femmes de 35 à 54 ans.
En dépit des avancées de la recherche médicale, les taux de cancer ont considérablement
augmenté depuis 40 ans. En 1960, une femme sur 20 était atteinte de cancer du sein.
Aujourd'hui, ce nombre est passé à une femme sur huit. Malheureusement, le quart
des femmes atteintes d'un cancer du sein en mourront. Le taux de récurrence peut
aller jusqu’à 30% pour celles qui ont survécu cinq ans.
Les cellules saines traversent une série d'étapes pour maintenir l'organisme en
vie. Elles se développent, se divisent et meurent dans une symphonie soigneusement
exécutée et prédéterminée.
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Au cours de ce processus fort complexe, l'ADN (code génétique) des cellules est
reproduit et transféré à de nouvelles cellules. Normalement, ce processus se déroule
sans erreur, mais de temps en temps une erreur se produit. La plupart des erreurs
sont rapidement corrigées, mais il arrive occasionnellement qu'une erreur ne soit
pas détectée et que les cellules se mettent à se comporter de façon anarchique.
Normalement, les cellules s'installent aux bons endroits, se développent ou cessent
de se développer aux bons moments et ne se nuisent pas entre elles.
Les cellules cancéreuses ne suivent pas les règles du jeu. Le cancer commence quand
des cellules normales se mettent à se comporter de façon anarchique. Ces cellules
anormales sont aussi appelées cellules malignes. À cause d'elles, le système
immunitaire se retourne contre lui-même. Ces cellules anormales volent les nutriments
et détournent les approvisionnements en sang de leurs fonctions normales. De plus,
leur mort n'est pas préprogrammée comme celle des cellules normales (apoptose).
Comme ces cellules rebelles sont semblables aux cellules saines, il arrive souvent
que le système immunitaire ne les détecte pas et ne les tue pas. Le but des cellules
cancéreuses est de survivre à tout prix, même si cela doit tuer leur hôte. La clé
pour arrêter le cancer du sein est de découvrir ce qui déclenche la reproduction
anormale des cellules et de corriger ce facteur déclencheur.
Symptômes
La détection précoce du cancer est cruciale. Familiarisez-vous avec l'apparence
et la texture de vos seins et rapportez tout changement à votre médecin. Selon le
National Cancer Institute, une sensibilité accrue du mamelon, un écoulement ou des
mamelons se tournant vers l'intérieur du sein devraient être signalés. N'importe
quelle bosse ou épaississement anormal sur les seins ou sous les aisselles, ou un
changement de taille ou de forme des seins est inquiétant. Les seins sont naturellement
granuleux, aussi ne paniquez pas si vous localisez une bosse. Les bosses bénignes
sont généralement molles, rondes et mobiles, alors qu'une bosse cancéreuse est généralement
fermement attachée dans le sein et tend à être dure et de forme irrégulière. Parlez
à votre médecin, si la peau de l'aréole, du mamelon ou du sein est rouge, rugueuse,
gonflée, crevassée ou a la texture d'une peau d'orange.
La mammographie est une méthode qui permet de trouver des bosses, mais elle a ses
limites (voir Mammographie, IRM et Thermographie à l'annexe C). Pour les femmes
de moins de 40 ans, les mammographies sont difficiles à interpréter en raison du
tissu plus dense du sein et de la présence de kystes bénins. Les mammographies ne
sont pas très fiables, elles donnent souvent de fausses lectures négatives ou positives.
La mammographie est généralement inconfortable et parfois carrément douloureuse.
De plus, chaque exposition aux rayons X augmente les risques de cancer du sein.
La thermographie des seins et l'IRM sont des alternatives sécuritaires à la mammographie.
Une biopsie est pratiquée lorsque des masses suspectes sont détectées. Pour faire
une biopsie, on prélève un échantillon de tissu avec une aiguille. Ce procédé confirme
ou infirme le diagnostic du cancer.
Causes
Les défauts dans le code génétique des cellules ne sont pas la seule cause du cancer.
Quand ces défauts sont combinés avec des facteurs environnementaux ou des facteurs
liés au mode de vie comme l'utilisation d'hormones, les pesticides, les radiations,
le stress, l'exposition à des agents toxiques ou à des virus, les carences alimentaires,
les cellules cancéreuses s'en donnent à cœur joie. La plupart de ces facteurs sont
contrôlables. Nous devons définir les facteurs externes qui augmentent notre risque
d'être atteinte de cancer du sein.
Selon le Dr Susan Love, auteure de Breast Book , le cancer du sein peut être
causé par une combinaison de gènes qui mutent à cause d'agents cancérigènes. Les
cancérigènes causent une croissance non contrôlée de cellules qui est strictement
confinée aux canaux ou aux lobules du sein. Ces tumeurs sont appelées lésions précancéreuses.
Après des mutations additionnelles, ces lésions éclatent hors du canal ou du lobule
et envahissent le gras et les tissus environnants. Une seule cellule ayant subi
une mutation peut se reproduire et devenir une tumeur envahissante avec son propre
approvisionnement en sang. Ces cellules peuvent également voyager par le biais du
système lymphatique ou de la circulation sanguine et affecter d'autres organes.
Quand cela se produit, on dit qu'il y a métastase. Ainsi, le cancer du sein
peut s'étendre à un os, par exemple. Ce nouveau foyer de cancer est alors considéré
et traité comme une métastase de cancer du sein plutôt que comme un cancer des os.
La seule manière d'arrêter cet enchaînement d'événements est d'éliminer les cancérigènes.
Pour y parvenir, il faut les connaître.
Principaux facteurs de risques pour le cancer du sein : l'exposition à des œstrogènes
environnementaux toxiques, appelés xénoestrogènes, et l'utilisation d'œstrogène
de substitution figurent au haut de la liste des facteurs de risque pour le cancer
du sein. Les œstrogènes environnementaux sont dangereux pour plusieurs raisons.
Dans l'organisme, ils agissent comme notre propre œstrogène. Ils provoquent la transformation
de notre œstrogène en une forme d'œstrogène cancérigène, ce qui augmente les risques
de cancer du sein, des ovaires et de l'endomètre. Ils favorisent l'infertilité,
en supprimant la progestérone et causent la puberté précoce. (Voir Kystes ovariens,
Puberté précoce). On trouve les xénoestrogènes dans les produits de plastique mous,
la pellicule plastique, les plastiques médicaux et la tubulure à oxygène, dans les
aliments contenant des pesticides (fruits, légumes, produits laitiers et viandes),
les dioxines, les produits de beauté contenant des parabènes, dans les produits
chimiques employés pour blanchir les produits d'hygiène féminine, les produits chimiques
de nettoyage à sec et les vernis à ongles. Les colorants à cheveux foncés contiennent
du phénylène-diamine, qui imite l'œstrogène et constitue un agent cancérigène connu.
Une étude publiée dans le Journal of Applied Toxicology en 2004 rapporte
que des parabènes ont été trouvés dans 18 des 20 tumeurs mammaires étudiées. Les
parabènes sont couramment utilisés dans les produits de beauté, les produits pharmaceutiques
et les désodorisants. Selon le European Journal of Cancer Prevention, on
diagnostique le cancer du sein 22 ans plus tôt chez les femmes qui ont commencé
à utiliser des antisudorifiques ou des désodorisants ou à se raser les aisselles
avant l'âge de 16 ans que chez celles qui ont rarement utilisé ces produits.
On prescrit souvent de l'œstrogène pour l'hormonothérapie substitutive (HTS), seul
ou en combinaison avec de la progestérone. En juillet 2002, le débat au sujet de
la sécurité de cette combinaison a pris fin. Une étude de la Women's Health Initiative
(WHI) a été brusquement interrompue quand les chercheurs ont découvert un risque
accru de caillots sanguins, de cancer du sein, de maladie coronarienne et d'accident
vasculaire cérébral chez les patientes. Le groupe étudié a connu une augmentation
de 26 % du risque de cancer du sein. Cette étude n'était pas la première à suggérer
un lien entre l'hormonothérapie substitutive et le cancer du sein, mais c'est celle
qui a retenu l'attention de la communauté scientifique. À la suite de cette étude,
aux États-Unis, la Food and Drug Administration a finalement ajouté l'œstrogène
à la liste des cancérigènes. La FDA recommande maintenant que l'hormonothérapie
substitutive soit prescrite pour une période aussi courte que possible et à la plus
petite dose possible.
Le rôle de l'utilisation prolongée des contraceptifs oraux est un autre sujet très
controversé. Essayez de suivre votre cycle et de déterminer les périodes où vous
êtes fertiles avec une méthode naturelle. Sachez aussi que certains antidépresseurs,
certains médicaments pour réduire le cholestérol et certains médicaments contre
l'hypertension augmentent le risque de cancer du sein. Les statines, utilisées pour
abaisser le cholestérol, privent aussi l'organisme de coenzyme Q10, un nutriment
qui protège contre le cancer du sein. Les implants mammaires en silicone, particulièrement
ceux qui sont emballés dans de la mousse de polyuréthane, causent un traumatisme
au tissu du sein lors de l'implantation.
La puberté précoce, qui résulte souvent d'un excès d'œstrogène provoqué par les
xénoestrogènes, est aussi un problème, tout comme la ménopause tardive. (Voir Ménopause
et Puberté précoce). Le fait d'avoir un surplus de poids ou d'être obèse augmente
les accumulations d'œstrogène dans l'organisme et peut contribuer au cancer du sein.
(Voir Surplus de poids et obésité)
Un régime alimentaire déficient joue un rôle important dans le développement du
cancer du sein. Ce facteur de risque est présent dans 35 % des cas. Si vous consommez
beaucoup de viandes, de graisses animales et de produits laitiers, vous consommez
aussi beaucoup de résidus hormonaux (sauf si vous choisissez des produits biologiques).
Cela constitue un facteur de risque pour le cancer du sein, de même que le tabagisme
et la consommation d'alcool précoce ou excessive. Les fibres aident à éliminer l'œstrogène
superflu de l'organisme. Les régimes faibles en fibres contribuent à une augmentation
du niveau d'œstrogène en circulation dans l'organisme et favorisent les maladies
du sein.
CANCER DU SEIN ET CHARDON-MARIE
La B.C. Cancer Agency a mis en garde les femmes utilisant le chardon-Marie quand
elles souffrent du cancer du sein. Les recherches sur les effets du chardon-Marie
sur les cellules cancérigènes ont été effectuées in vitro. Tant que les recherches
sur le cancer du sein ne sont pas beaucoup plus poussées, je pense qu’il est prudent,
si vous avez le cancer du sein, d’éviter le chardon-Marie.
Conseils pour une meilleure santé
- Choisissez des aliments biologiques, particulièrement lorsqu'il s'agit de produits
laitiers, afin d'éviter les xénoestrogènes. Adoptez un régime riche en légumes biologiques,
particulièrement ceux de la famille des crucifères (chou-fleur, brocoli chou de
Bruxelle et chou frisé) car ils ont une haute teneur en indole-3-carbinol. Réduisez
votre consommation de sucre qui a un effet négatif sur le système immunitaire Assurez-vous
de manger des gras riches en acides gras essentiels.
- Les lignanes sont des phytoestrogènes présents en concentration très élevée dans
les graines de lin. Des chercheurs de l'Université de Toronto croient que la consommation
quotidienne des lignanes contenues dans les graines de lin (qu'on peut moudre et
saupoudrer sur les céréales au petit déjeuner) peut prévenir et traiter le cancer
du sein. L'acide alpha-linolénique contenu dans les graines de lin protège contre
le cancer du sein.
- Évitez les vernis à ongles qui contiennent du formaldéhyde ou du toluène. Recherchez
des produits sans phtalate. Un lien a été établi entre ces xénoestrogènes et les
désordres du système reproducteur. Évitez les teintures pour cheveux foncées. Elles
sont potentiellement cancérigènes. Soyez blonde ou naturelle. Des produits sécuritaires
et sans toxines sont disponibles dans les magasins de santé naturelle. Recherchez
Herbatint (dans les magasins de produits naturels). C'est une bonne teinture naturelle.
- Utilisez des produits cosmétiques naturels qui ne contiennent pas de parabènes.
- Prenez EstroSmart chaque jour pour protéger vos seins.
- Protégez vos seins des traumatismes causés par des rayons X. Souvenez-vous que
plus vous subissez de radiations, plus vos cellules d'ADN seront endommagées.
- Évitez le nettoyage à sec pour vos vêtements et n'utilisez que des serviettes
sanitaires et des tampons non blanchis (NatraCare).
- Encouragez les nouvelles mères à allaiter le plus longtemps possible, c'est un
puissant facteur de protection contre le cancer du sein.
- Évitez l'hormonothérapie substitutive. On a démontré que la combinaison d'œstrogènes
et de progestérone augmente le risque de cancer du sein. Utilisez des herbes médicinales
pour traiter les symptômes de la ménopause. Voir Ménopause.
- Faites de l'exercice pendant trente minutes au moins trois fois par semaine pour
réduire considérablement le risque d'être atteinte du cancer du sein.
Lorna Vanderhaeghe
AVIS:
InfoNaturel a retiré les recommandations diffusées dans le cadre de cet article car elle ne s'appuient pas sur des
connaissances scientifiques établies et n'a pas été validées par le Comité Editorial.
InfoNaturel.ca | La santé des femmes le
11 janvier 2011, édition révisée en Juillet 2011 par le comité éditorial.
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