Syndrome métabolique, ce dérèglement insidieux…
Par Madeleine
Carrier, Naturopathe, hygiéniste certifiée.
Cofondatrice de la Corporation canadienne des hygiénistes certifiés du côlon (CCHCC)
Quand je parle aux gens de syndrome métabolique (ou syndrome X), beaucoup froncent
les sourcils en avouant leur ignorance. Or, les statistiques les plus récentes démontrent
que cet ensemble de symptômes toucherait un Canadien sur quatre! Les indices sont
les suivants : tour de taille augmenté, tension artérielle et glycémie élevées,
bas taux de bon cholestérol et proportion trop élevée de mauvais gras. Quant aux
risques, ils sont nombreux et sérieux. Regard sur un dérèglement insidieux que l’on
peut pourtant éviter.
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Surnommé le tueur silencieux, le syndrome métabolique a été découvert par le professeur
et endocrinologue Gerald Reaven, de l’Université Stanford, en Californie. Dans son
ouvrage Toute la vie en bonne santé, le Dr Ray D. Strand, spécialisé
en médecine nutritionnelle, affirme que ce dérèglement métabolique est attribuable
aux variations extrêmes que subit la glycémie plusieurs fois par jour et la stimulation
excessive d’insuline qui en découle. On n’a qu’à penser à toutes les sources
concentrées de sucre dans la diète quotidienne de bon nombre d’humains (sucre blanc,
boissons gazeuses, biscuits, friandises, desserts, etc., sans compter les sources
moins évidentes) pour comprendre que notre pancréas travaille sans relâche à tenter
de régulariser une glycémie toute en montagnes russes. Or, des repas à indice glycémique
élevé induisent un cercle vicieux : d’une part le corps est le théâtre d’une production
abusive d’insuline, et d’autre part la dépendance aux glucides s’accroît.
Syndrome métabolique : des indices révélateurs
Selon la littérature médicale, le diagnostic du syndrome métabolique doit comprendre
au moins trois des critères suivants :
· tour de taille augmenté : supérieur à 88 cm (35 po) chez les femmes et
à 102 cm (40 po) chez les hommes;
· tension artérielle élevée : supérieure à 130 mm Hg/85 mm Hg;
· niveau de sucre sanguin à jeun élevé : égal ou supérieur à 6,1 mmol/l ou
110 mg/dl;
· niveau de bon cholestérol (HDL) trop bas : inférieur à 1,0 mmol/l (39 mg/dl)
chez les hommes et à 1,2 mmol/l (46 mg/dl) chez les femmes;
· niveau de triglycérides (LDL) élevé : égal ou supérieur à 1,7 mmol/l ou
150 mg/dl.
Histoires de sucre!
Le syndrome métabolique n’apparaît pas du jour au lendemain, mais au terme d’années,
voire de décennies d’un régime alimentaire inapproprié. Outre les symptômes précédemment
énumérés, le syndrome X est considéré comme une cause majeure des maladies cardiaques
et des accidents vasculaires cérébraux, du diabète de type 2 et de l’obésité. Le
syndrome métabolique se divise en quatre phases :
la production excessive d’insuline;
l’insulinorésistance;
le syndrome métabolique déclaré;
le diabète de type 2.
La production excessive d’insuline
L’un des plus sérieux effets de la stimulation excessive de production d’insuline
par une absorption trop grande et trop fréquente de glucides est la dégénérescence
des artères découlant d’une inflammation importante de la fine paroi qui les entoure
(appelée endothélium), surtout dans les capillaires des muscles, ce qui entraîne
un épaississement. Il s’agirait vraisemblablement de la cause la plus déterminante
de la résistance cellulaire à l’action de l’insuline.
La résistance à l’insuline
Comment cela se produit-il? Un endothélium contracté et irrité par une glycémie élevée
provoque une vasoconstriction capillaire entravant le passage de l’insuline du sang
vers les sites récepteurs des cellules musculaires, adipeuses et du foie, où est
stocké le glucose. Des cellules devenues résistantes à recevoir l’insuline
n’absorbent donc pas normalement le glucose, qui se retrouve en trop grande concentration
dans le sang alors que les cellules en manquent. Ce déséquilibre incite le pancréas
à produire encore plus d’insuline pour faire entrer l’hormone dans les cellules.
Aussi longtemps que ce dernier est capable de suffire à la tâche, les dommages ne
seront pas trop importants même si le métabolisme est déjà perturbé. Mais en règle
générale, le pancréas finit par s’essouffler.
Plus la résistance à l’insuline augmente, plus le niveau de cette hormone dans le
sang s’accroît, un état appelé hyperinsulinémie. Ces taux constamment élevés
ont des effets considérables sur le métabolisme et sont précurseurs des symptômes
mentionnés plus haut. C’est au cours de cette seconde phase que le tour de taille
prend du volume, donnant au corps ce profil caractéristique. À cette étape, beaucoup
se sentent encore relativement bien, mis à part un goût prononcé pour les glucides
et un manque d’énergie.
Le syndrome métabolique déclaré
Lorsque ce duo insulinorésistance/hyperinsulinémie est installé pour de bon, les
conséquences s’aggravent : hypertension, dyslipidémie (concentration anormalement
élevée de lipoprotéines ou de lipides dans le sang), augmentation du facteur de
coagulation sanguine et maladies cardiaques. À cet égard, les décès par infarctus
ou accident vasculaire cérébral sont les principales manifestations du syndrome
métabolique. C’est un pensez-y bien…
Le diabète de type 2
Selon le Dr Strand, l’incidence de diabète de type 2 s’est multipliée
par cinq au cours de la dernière génération en Amérique du Nord. Il ajoute que 90
% de ces cas ont pour origine la résistance cellulaire à l’insuline. La maladie
se déclare lorsque les cellules bêta ne peuvent plus contrebalancer l’insulinorésistance
(la glycémie monte alors en flèche) et en présence d’une prédisposition génétique.
D’autant plus que la toxicité des acides gras libres oxydés ainsi que du glucose
contribue déjà à endommager les cellules pancréatiques. De toute façon, même si
le diabète ne se déclenche pas, la détérioration artérielle est bien réelle et présente
des risques importants.
Modifier ses habitudes est la clé
La bonne nouvelle, c’est que lorsque de saines habitudes alimentaires plus respectueuses
du métabolisme humain sont réinstaurées, les symptômes du syndrome X s’estompent
progressivement tandis que le poids corporel revient lentement à des proportions
normales et que le niveau d’énergie s’accroît. Les principaux outils de retour à
la santé sont l’affranchissement de la dépendance aux glucides, un régime alimentaire
sain, un programme d’exercice modéré, une supplémentation nutritionnelle appropriée
et une hydratation adéquate (eau purifiée).
Ce que l’on doit retenir de cette démonstration, c’est que le régime alimentaire
nord-américain trop riche en glucides finit par dérégler le métabolisme corporel
jusqu’à l’intérieur même de la cellule et que les conséquences sur la santé sont
non négligeables. Avaler un bon dessert bien sucré n’est pas un geste anodin pour
le corps (imaginons-le répété plusieurs fois par jour pendant des décennies), je
crois que le fait d’en prendre conscience constitue un premier pas. À chacun de
nous d’exercer ensuite son libre arbitre. Chose certaine, si nous faisons des choix
santé, nous ne pourrons qu’en sortir gagnants et ajouter des années productives
à notre vie.
Je vous souhaite une bonne santé!
Madeleine Carrier
hygiéniste certifiée, naturopathe
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Madeleine Carrier.| InfoNaturel.ca |
produits naturels Le 20 octobre 2011 | Consultez
mon profil pour plus d'information.
Références :
Strand, Dr Ray D. (en collaboration avec Donna K. Wallace), « Toute la
vie en bonne santé », Éditions du Trésor caché.
Site de Santé Canada, obésité (http://www.hc-sc.gc.ca/hl-vs/iyh-vsv/life-vie/obes-fra.php).
www.radio-canada.ca/emissions/les_docteurs/
http://pilule.telequebec.tv/occurrence.aspx?id=397
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