Santé des femmes

La santé des femmes de A à Z

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Par Lorna R. Vanderhaeghe

En collaboration avec Ginette Pelletier, naturopathe, ND.A.

Santé des Organes génitaux

 

Test Pap

Les femmes devraient passer le test de Papanicolaou (test Pap) annuellement dès l'âge de 18 ans, ou avant, si elles sont sexuellement actives ou prennent des contraceptifs oraux. Le test Pap, ou frottis cervico-vaginal, est utilisé pour détecter la croissance anormale des cellules du col de l'utérus. Pendant cet examen, un spéculum est inséré dans le vagin et des cellules du col de l'utérus sont prélevées pour être examinées. L'examen est généralement sans douleur.

Le cancer du col de l'utérus se développe lorsque les cellules sur la surface du col se divisent et se développent de manière incontrôlable. Ce type de cancer met des années à se développer. Pendant tout ce temps, les cellules normales changent. Ce changement peut être détecté par un test Pap. La présence de cellules anormales non cancéreuses entraîne la dysplasie. La dysplasie légère peut devenir grave et se transformer en cancer si elle n'est pas traitée.

Santé des Organes génitaux

Papillomavirus et résultats de test Pap anormaux : Le papillomavirus est à l'origine des verrues génitales. Il est souvent associé au cancer du col utérin et/ou à la dysplasie, à des infections urinaires chroniques, à des vaginoses et à des vaginites. L'infection au papillomavirus est la maladie transmise sexuellement la plus répandue. Elle n'est pas liée à la promiscuité sexuelle. Une femme qui a le même partenaire depuis vingt ans peut contracter le papillomavirus. Les femmes dont les frottis vaginaux sont anormaux devraient également passer un test de détection du papillomavirus. Environ 30 des 70 types de papillomavirus identifiés infectent le col de l'utérus.

Il y a plusieurs explications possibles à un résultat de test Pap anormal. Le plus souvent, des changements hormonaux (les femmes qui prennent des contraceptifs oraux ont un taux plus élevé de résultats anormaux), la ménopause, une douche vaginale, une infection, la prolifération du candida, l'irritation ou l'inflammation expliquent le résultat.

Classification des résultats du test Pap

Il existe deux méthodes de classification : la classification de Bethesda et le système d'évaluation CIN.

Classification de Bethesda

• CSAII (cellules squameuses atypiques d'importance indéterminée) – cas limite, présence de quelques cellules anormales

• LSID (lésions squameuses intra-épithéliales bien différenciées) – dysplasie légère et changements cellulaires associés au papillomavirus

• LSID (lésions squameuses intra-épithéliales peu différenciées) – dysplasie modérée à grave, lésions précancéreuses, carcinome in situ (cancer pré-invasif des cellules de surface)

Système d'évaluation CIN : CIN signifie néoplasie intracervicale. Ce système évalue numériquement le degré d'anomalie des cellules.

ATYPIA : cellules atypiques, correspond à CSAII

CIN I : légère dysplasie, correspond à LSID

CIN II : dysplasie modérée, correspond à LSID

CIN III : dysplasie grave, correspond à LSID

Carcinome in situ

Cancer du col de l'utérus

Pour apprendre comment renverser un résultat de test Pap anormal, voir Dysplasie cervicale.

Échographie

Les douleurs pelviennes et les saignements anormaux devraient être évalués au moyen d'une échographie pelvienne. Lors d'une échographie, la partie du corps examinée est balayée par un faisceau d'ondes sonores à haute fréquence (ultrasons). Ces ondes sont reflétées par les tissus et visibles sur un moniteur. L'échographie pelvienne est utilisée pour examiner la cavité pelvienne, les ovaires, l'utérus, l'endomètre, les trompes de Fallope, la vessie, les reins et l'urètre. Elle est aussi utilisée pour détecter l'infertilité et surveiller l'état de santé du fœtus pendant la grossesse. L'échographie pelvienne peut être exécutée par le vagin (ultrasons vaginaux) ou de façon externe, en promenant l'émetteur d'ultrasons sur le ventre. On doit boire beaucoup d'eau avant l'examen afin que les ondes sonores puissent rebondir sur la vessie, produisant ainsi une meilleure image.

TRAITEMENTS POUR LES TROUBLES DE L’APPAREIL REPRODUCTEUR

Hystérectomie

L'hystérectomie consiste en l'ablation de l'utérus, l'organe dans lequel se développe le bébé durant la grossesse. L'hystérectomie est la deuxième chirurgie la plus fréquente chez la femme après la césarienne. On en pratique 772 000 par année aux États-Unis et 60 000 au Canada. Une femme américaine sur trois aura subi une hystérectomie avant l'âge de 60 ans. Au Canada, la proportion est de 37 %. Les fibromes utérins causent un flux menstruel abondant et l'anémie. On pratique souvent l'hystérectomie pour les faire disparaître. Ils constituent la première cause d'hystérectomie. La deuxième cause est l'endométriose. Assurez-vous de consulter les sections de ce livre portant sur les autres possibilités de traitement pour ces affections. (Voir Myomectomie et Embolisation de l'artère utérine dans cette section; voir également Fibromes utérins et Endométriose).

Environ 16 % des hystérectomies sont dues au prolapsus utérin. Le prolapsus se produit quand l'utérus tombe dans le vagin. Le prolapsus résulte de l'affaiblissement des ligaments et des tissus qui maintiennent l'utérus en place. Il se produit fréquemment lors d'une grossesse. Il peut aussi être lié au manque d'exercice, à un déséquilibre hormonal, à la ménopause (carence en testostérone) ou à l'obésité. Avant d'envisager une ablation de l'utérus, on devrait essayer d'autres solutions comme les exercices de Kegel ou l'utilisation d'un pessaire. Les exercices de Kegel consistent en une contraction des muscles pelviens, du vagin et des fesses. Contractez, maintenez et relâchez ces muscles plusieurs fois par jour. Faites les exercices de Kegel en urinant : commencez à uriner et stoppez ensuite le jet d'urine en contractant les muscles pelviens pour améliorer le contrôle de la vessie tout en tonifiant les muscles pelviens internes.

Un pessaire est un appareil en plastique qui est introduit dans le vagin pour soutenir l'utérus. On peut aussi pratiquer une chirurgie qui consiste à tendre les muscles et les ligaments entourant l'utérus pour le maintenir en place. Environ 10 % des cas d'hystérectomie sont dues à un cancer du système reproducteur.

Plusieurs personnes croient que l'utérus devient inutile lorsqu'une femme ne veut plus d'enfants. Pourtant, l'utérus joue un rôle dans le système immunitaire. Il produit des prostaglandines qui sont responsables de fonctions physiologiques variées. L'utérus aide à prévenir les maladies cardiovasculaires en produisant de la prostacycline, une substance qui empêche la formation de caillots sanguins. L'utérus sécrète également une faible quantité d'œstrogène. Les femmes qui ont subi une hystérectomie présentent un plus grand risque d'ostéoporose et d'arthrose. L'hystérectomie affecte également la libido. Des recherches montrent que chez 50 % des patientes, particulièrement celles qui ont subi une hystérectomie à cause d'un prolapsus utérin, l'intervention met fin aux relations sexuelles de façon permanente. Cela résulte probablement des dommages causés lors de la chirurgie : les nerfs sont touchés et la circulation sanguine au clitoris et dans la région pelvienne est affectée.

Risques liés à la chirurgie : Toute chirurgie comporte des risques. Toutefois, les femmes obèses, les diabétiques, celles qui souffrent d'hypertension ou d'autres problèmes de santé chroniques sont plus à risque. Les complications pouvant résulter de cette intervention chirurgicale sont les suivantes : dommages et cicatrices aux organes internes comme les uretères (conduits qui acheminent l'urine des reins jusqu'à la vessie), le rectum et la vessie. La thrombose veineuse profonde résulte de la formation de caillots de sang dans les jambes qui peuvent se déplacer vers les poumons. S'ils s'y logent, une embolie potentiellement mortelle peut se former. Les femmes ayant subi une hystérectomie avant l'âge de la ménopause peuvent souffrir soudainement des symptômes de la ménopause. (Voir ménopause).

Types d'hystérectomie : L'hystérectomie, sauf si elle a pour but de traiter un cancer, ne devrait être envisagée qu'après avoir essayé les solutions de rechange proposées dans ce livre. Avant de subir une hystérectomie, posez des questions et évaluez toutes les possibilités de traitement. Une fois votre décision prise, assurez-vous de trouver un chirurgien compétent.

- Hystérectomie totale : Aussi connue sous le nom de pan-hystérectomie, il s'agit de l'hystérectomie la plus pratiquée. Elle consiste en l'ablation complète de l'utérus, avec ou sans les ovaires. Beaucoup de femmes pensent qu'une hystérectomie totale comporte nécessairement l'ablation des ovaires, ce qui est faux.

- Hystérectomie partielle : Connue sous le nom d'hystérectomie supravaginale, cette chirurgie laisse le col de l'utérus et les ovaires en place. Seul l'utérus est retiré.

- Salpingo-ovariectomie bilatérale : Cette opération consiste en l'ablation des deux ovaires et des deux trompes de Fallope. Elle peut être pratiquée seule ou en même temps que l'ablation de l'utérus.

- Hystérectomie radicale : Elle consiste en l'ablation de l'utérus, des ovaires, du col de l'utérus, de la partie supérieure du vagin et des tissus qui les soutiennent.

Façon de procéder : Une hystérectomie peut être effectuée en pratiquant une incision abdominale ou en passant par le vagin. Les chirurgiens peuvent faire une incision juste au-dessus de l'os pubien. Toutefois, l'incision est souvent pratiquée verticalement.

Les hystérectomies vaginales comprennent aussi l'ablation du col de l'utérus. La période de convalescence des femmes qui subissent une hystérectomie vaginale est beaucoup plus courte, parce qu'il n'y a pas eu d'incision abdominale.

Laparoscopie

La laparoscopie est utilisée lorsqu'on pratique une hystérectomie vaginale : on insère un petit tube de visionnement (laparoscope), par une minuscule incision dans la paroi abdominale. La laparoscopie, qui consiste en l'introduction d'un laparoscope dans l'abdomen, est utilisée pour le diagnostic et le traitement de plusieurs problèmes de santé féminins. On l'utilise notamment pour diagnostiquer et traiter l'endométriose et les kystes ovariens ou pour tenter de trouver la cause d'une douleur pelvienne non expliquée. Pendant la laparoscopie, on pratique habituellement trois minuscules incisions : l'une dans le nombril, une autre sur le côté de l'abdomen et une juste au-dessus de l'os pubien. L'une des incisions sert à introduire le laparoscope et les autres pour les instruments chirurgicaux. L'abdomen est rempli d'air pour faciliter le visionnement.

Ablation de l'endomètre aux micro-ondes (MEA)

L'ablation aux micro-ondes est étudiée par la communauté médicale comme solution de remplacement à la chirurgie (chirurgie cardiaque, traitement des tumeurs du foie, cancer de la prostate et cancer du sein). Une étude publiée en 2003 a montré que l'ablation aux micro-ondes pouvait stopper la croissance d'un cancer du sein à ses débuts chez 68 % de femmes examinées. L'ablation de l'endomètre aux micro-ondes est maintenant reconnue comme une solution de rechange à l'hystérectomie, notamment pour les femmes qui ont des fibromes et qui présentent des saignements menstruels abondants (ménorragie).

L'ablation de l'endomètre aux micro-ondes utilise l'énergie des micro-ondes à haute fréquence pour chauffer et détruire la paroi de l'utérus ou l'endomètre. Avant de leur faire subir l'ablation de l'endomètre aux micro-ondes, on fait prendre des hormones aux patientes afin d'épaissir leur paroi utérine. De plus, pour empêcher une perforation de l'utérus, on pratique une échographie pour déterminer l'épaisseur de la paroi utérine. Pendant l'intervention, le col de l'utérus est dilaté et le médecin insère le dispositif émetteur dans la cavité utérine. La température est surveillée de près et l'appareil comporte un interrupteur qui l'éteint automatiquement lorsque la température est trop élevée. L'intervention se pratique sous anesthésie locale ou générale et dure normalement moins de dix minutes. Le fonctionnement de l'utérus est modifié par ce traitement et la grossesse devient impossible.

L'ablation de l'endomètre aux micro-ondes nécessite une période de convalescence plus courte que l'hystérectomie et l'utérus n'est pas enlevé. Les femmes qui envisagent une grossesse ne peuvent pas subir l'ablation de l'endomètre aux micro-ondes.

Myomectomie

Les fibromes utérins affectent un grand nombre de femmes. Plusieurs patientes ne présentent aucun symptôme, alors que d'autres ont des douleurs ou des saignements anormaux. (Voir Fibromes utérins). Bien que l'hystérectomie soit le traitement le plus souvent utilisé pour guérir les fibromes, il existe un procédé moins effractif, la myomectomie. Il s'agit d'une intervention chirurgicale qui permet de retirer les fibromes tout en laissant l'utérus intact. La résection hystéroscopique est une méthode permettant d'enlever les fibromes en insérant un hystéroscope par le col de l'utérus. Il n'y a donc pas d'incision. Certains fibromes logés en partie dans la paroi de l'utérus et dans la cavité utérine peuvent également être enlevés en utilisant ce procédé. La laparoscopie peut généralement traiter les fibromes situés à l'extérieur de l'utérus. Les fibromes plus gros peuvent être enlevés par le biais d'une chirurgie abdominale, semblable à l'hystérectomie, qui exige une convalescence aussi longue, mais qui laisse l'utérus intact. La myomectomie est recommandée chez les femmes dont l'infertilité est due à des fibromes utérins et qui veulent avoir des enfants.

Embolisation de l'artère utérine

Ce procédé relativement nouveau consiste à couper l'approvisionnement en sang des artères qui alimentent le fibrome. De petites particules d'alcool polyvinylique de la taille d'un grain de sable sont injectées dans les artères pour les bloquer. Privé de sang, le fibrome s'atrophie ou meurt et les symptômes s'atténuent. Les particules sont fixées dans les vaisseaux où elles ont été injectées, elles ne voyagent donc pas dans le reste du corps. Ce procédé n'est pas encore utilisé couramment dans les hôpitaux. Dans certains cas, une hystérectomie a dû être pratiquée d'urgence. Les effets secondaires à long terme ne sont pas encore connus. Les femmes qui souhaitent devenir enceintes ne peuvent donc pas avoir recours à cette méthode.

Lorna Vanderhaeghe

 

InfoNaturel.ca | La santé des femmes le 11 janvier 2011, édition révisée en septembre 2010 par Lorna Vanderhaeghe Health Solutions, Inc.

 

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