Le trouble du spectre de l'autisme
Par: Marie Michèle Breton, naturopathe
On entend parler de l’autisme et des troubles envahissants du développement.
L’American Psychiatric Association définit le trouble du spectre de l’autisme (TSA)
comme un déficit persistant dans la communication et l’interaction des différents
contextes ainsi que par des comportements, intérêts ou activités restreints ou répétitifs.
Il peut s’agir en autre d’un discours ou de mouvements répétitifs ou stéréotypés,
d’une adhérence inflexible aux règles, de comportements ritualisés ou une résistance
aux changements.
Le trouble du spectre de l’autisme inclut l’autisme, le syndrome d’Asperger et les
troubles envahissants du développement non spécifiés. Il est de plus en plus préoccupant
de savoir qu’au Canada un garçon sur 54 et une fille sur 252 est atteint d’un trouble
du spectre de l’autisme. Le TSA est cinq fois plus fréquent chez les garçons que
chez les filles (Center for Disease Control, 2012).
|
|
|
Cette croissance fulgurante est attribuable à quatre facteurs : un certain nombre
de TSA aujourd’hui aurait reçu un diagnostic différent auparavant, l’omission diagnostique
: c’est-à-dire que les enfants qui n’auraient reçu aucun diagnostic reçoivent aujourd’hui
un diagnostic de TSA, l’élargissement des critères diagnostiques et la réelle hausse
des cas. Ce dernier facteur est inquiétant! En ce moment, les causes précises de
l’autisme demeurent peu connues. Toutefois, si les facteurs environnementaux restent
à être validés, plusieurs études étiologiques prouvent une base génétique prédominante
au TSA.
Comme le mentionne «Autisme Speaks», toute intervention précoce (i.e. dans les cinq
premières années de vie lorsque la plasticité cérébrale est importante) pourrait
significativement améliorer le fonctionnement de la plupart des enfants atteints
(Autism Speaks, 2012; Nachshen et al. 2008). Dans cet ordre d’idée,
l’approche naturopathique étant multifactorielle, les points suivants seront considérés.
Troubles gastro-intestinaux
Outre les symptômes touchant le système nerveux, les troubles gastro-intestinaux,
sont très présents chez les gens atteints de TSA, soit jusqu’à 85% des cas (Autism
Speaks, 2012). L’intestin est le plus grand organe et est impliqué dans
de multiples fonctions. Il est constitué du microbiote, anciennement appelé flore
intestinale. Le microbiote intestinal est l’ensemble des micro-organismes qui se
trouvent dans le tractus digestif humain (c'est-à-dire le microbiome intestinal).
Il ne s'agit pas uniquement de bactéries intestinales, mais celles de tout le système
gastro-intestinal estomac, selles, etc.). Ce microbiote constitue le plus grand
réservoir du microbiome de l'organisme humain. Il est essentiel à l’assimilation
des nutriments, participe à la régulation de certains neurotransmetteurs, à la régularisation
de l’immunité, à la fermentation des fibres alimentaires et à la production de certaines
vitamines du groupe B. C’est pourquoi une flore intestinale saine est une des priorités
pour le soin de ceux-ci. De plus en plus de recherche parlent de l’intestin comme
étant le deuxième cerveau humain.
Une dysbiose, c’est‐à-dire un changement dans la composition ou la stabilité des
populations bactériennes de l’intestin peut être due à des intolérances alimentaires,
une prolifération de levures ou de bactéries pathogènes, la prise d’antibiotiques,
une intoxication aux métaux lourds etc... L’utilisation quotidienne d’un mélange
de probiotiques avec diverses souches de bactéries amies : lactobacilles, streptococcus
et bifidobactéries permet de réensemencer cette flore si précieuse et peut diminuer
les symptômes. Du côté alimentaire, le tempeh, la boisson « kombucha », la choucroute,
le miso et le kéfir sont les meilleurs choix d’aliments puisqu’ils renferment de
grandes quantité de bonnes bactéries.
Métaux lourds
Une hypothèse est que, chez l'autiste, la capacité naturelle de détoxication de
l'organisme face aux métaux lourds serait réduite suite à un polymorphisme génétique.
Il pourrait y avoir une relation causale (directe ou indirecte) entre l’exposition
du cerveau aux métaux lourds et certains symptômes de l'autisme. Ces métaux sont
apportés (éventuellement in utero) par la nourriture, l'eau, les amalgames dentaires,
certains médicaments, vaccins ou l'air inhalé. La toxicité des métaux pour le cerveau
pourrait expliquer, en partie du moins, la réponse cérébrale diminuée à la perception
de la voix, observée chez l'autiste.3 Ces métaux s’accumulent dans les
tissus, perturbant leurs développements, principalement au niveau du système nerveux
et notamment du cerveau. Les enfants présentant un taux plus élevé de métaux lourds
au niveau capillaire (i.e. test de cheveux) seront ceux qui, plus tard, réussiront
le mieux les tests de coordination et le test de Boston évaluant les capacités cognitives.
Il est normal de retrouver du mercure dans les cheveux des sujets non malades car
ceux-ci éliminent le mercure présent provenant de l’environnement, l’eau, les résidus
des amalgames de la mère, etc….
Problèmes métaboliques
Le glutathion est l’antioxydant intracellulaire le plus important. Le glutathion
joue un rôle important au plan de la détoxication des métaux lourds et de certains
polluants, ainsi que dans la régulation des lymphocytes T, dans l’intégrité de l’épithélium
intestinal et dans la fonction mitochondriale. La synthèse du glutathion nécessite
un acide aminé appelé cystéine. En outre, les personnes atteintes de TSA, ont des
taux de cystéine moins élevés d’environ 29%. De plus, les enfants autistes, sont
plus à risques d’éprouver des problèmes en ce qui a trait au transport des folates
réduits (vitamine B9) et de la méthylcobalamine (vitamine B12), alors que celle-ci
joue un rôle essentiel dans la reméthylation de l'homocystéine en méthionine (James,
2006). Cette action métabolique est très importante pour une détoxication hépatique
saine, la prévention des troubles cardio-vasculaires, mais aussi pour éviter les
dommages oxydatifs.
Il est essentiel que nous puissions utiliser la science actuelle afin d’aider les
nombreuses familles touchées par l’autisme. Il est également très important de pouvoir
travailler en se fondant sur un paradigme qui tienne compte de cette réalité. Plusieurs
autres facteurs seront aussi à considérer tels que la régulation des neurotransmetteurs,
l’équilibre des acides gras, des vitamines et minéraux ainsi que la fonction mitochondriale
et les fonctions métaboliques. Cette approche permet de changer le paradigme voulant
que l’on ne puisse rien faire pour traiter efficacement les troubles du TSA, et
par le fait même d’améliorer la qualité de vie de ces enfants et de leurs familles.
Parlez-en avec votre naturopathe, ! Au plaisir !
Marie-Michèle Breton, naturopathe.
www.manaturopathe.ca
Membre de l’association des naturopathes agréés du Québec
Cette chronique ne sert aucunement à établir un diagnostic et ne remplace pas une
intervention médicale de première intention.
www.InfoNaturel.ca, le 2 février 2015 –
Le trouble du spectre de l’autisme
Marie-Michèle Breton, naturopathe| Consultez mon profil pour plus d'information.
Références:
1Smith RN, Mann NJ, et al, A low-glycemic-load diet improves symptoms
in acne vulgaris patients: a randomized controlled trial, J Clin Nutr. 2007
Jul; 86(1):107-15
« Retour
|