Par Johanne Verdon, ND.A
Le Dr Frederick Cornhill remarqua, il y a quelques années alors qu’il travaillait dans son laboratoire à l’Université de l’État de l’Ohio, à Colombus (il découvrit ceci par hasard dans le cadre d’une étude sur l’accumulation de gras dans les artères de lapins soumis à un régime riche en gras), que les lapins qui recevaient de l’affection, donc qui étaient flattés tous les jours, avait 50 % moins d’accumulation de gras dans les artères que les autres. «L’amour, l’affection, conclut-il, ont radicalement réduit l’artériosclérose.» N’en est-il pas de même pour les chaleurs de la ménopause?
On ne peut douter que la tendresse et les massages par effleurements de l’être aimé apaisent ces manifestations de la zone torride. Mais l’être aimé en est-il conscient? Et que faire s’il n’y a pas d’être aimé ou... d’être qui aime? Que faire si le poste de perle rare est vacant? Il faut rechercher les caresses du vent dans un hamac ou encore marcher dans le vent, vêtue d’une robe vaporeuse, le corps enveloppé d’un long foulard à la Isadora Duncan, se glisser dans un bain frais auquel on ajoutera un concentré de plantes et d’huiles essentielles calmantes, à la lueur d’une bougie, prendre rendez-vous en massothérapie, etc. Il faut dépolariser l’énergie en la dirigeant vers les mains et les pieds, ce qui soulagera à coup sûr l’hypophyse et l’hypothalamus. On peut le faire en peignant, en sculptant, en tricotant, en dansant, en marchant pieds nus dans l’herbe fraîche.
L’acupuncture, la réflexologie, l’ostéopathie, l’orthothérapie sont des thérapies complémentaires qui peuvent contribuer à apaiser la canicule, ainsi que quelques remèdes homéopathies, comme la sépia.
La sépia, c’est l’encre de la seiche, un mollusque. On la donne sous forme de granules, surtout aux femmes brunes de nature bilieuse (au teint foncé), dont le foie recycle difficilement les hormones sexuelles lors de la ménopause. Pour les blondes, les femmes plus grasses, apathiques ou mélancoliques, ce sera l’ignatia (fève de Saint-Ignace, ou amara).
Dans ses premiers écrits, le psychanalyste Carl Gustav Jung a mentionné que les peuples primitifs attribuaient la maladie non pas à la faiblesse du conscient, mais plutôt à la force excessive de l’inconscient, au cours du processus de transformation que subit une personne lorsqu’elle franchit les différentes étapes de la vie. Verbaliser, prendre conscience du poids invisible des expériences de vie non assimilées aide à apaiser les tensions nerveuses, à ramener le corps en région tempérée.
En médecine chinoise, on tient compte de l’influence des émotions sur la santé. On explique que la colère et la frustration (au sens large) entraînent un mouvement excessif de l’énergie vers la partie supérieure du corps: vertiges, acouphènes, céphalées, tensions aux trapèzes et à la nuque, ou encore augmentation des chaleurs lors de la ménopause. La stagnation (retenir sa colère ou ses frustrations pendant des années), ou encore exprimer sa colère et sa frustration avec excès, attise le feu interne qui consume le yin du foie et des reins, incluant les surrénales. Cette diminution de la force vitale du foie et des surrénales est directement proportionnelle à la difficulté éprouvée par l’organisme lors de l’élaboration du recyclage hormonal à la ménopause. Quant à la peur, la crainte et la frayeur, on dit qu’elles affectent le cœur et les reins, dirigeant l’énergie vers les parties inférieures du corps. Cela peut être une cause d’épuisement de l’énergie sexuelle, affectant donc directement les ovaires ou encore les testicules! La tristesse, quant à elle, affecte les poumons (et les seins). Les multiples soucis, les préoccupations extrêmes, le travail intellectuel sans ressourcement blessent la rate. Ils nouent l’énergie et «ça tombe sur la rate», comme le dit si bien une expression populaire. Heureusement, la joie, le rire et le sentiment de bien-être, en émotions harmonieuses, favorisent la libre circulation du sang et de l’énergie. Mais n’oublions pas malgré tout, la vision globale des choses. Plusieurs aliments ont une activité oestrogénique apaisante. Il faudra donc penser à consommer régulièrement des graines de lin broyées pour leur richesse en lignanes et du soya sous forme de tofu, yogourt, lait, miso et fèves Edamame, ainsi que des aliments riches en omega-3.
Auteure de « Il était une fois la ménopause », Éditions Publistar, 2003, Consultations et ateliers Conteria – Ma vie est un conte : 514 272-0018
Johanne Verdon ND.A. – InfoNaturel.ca
Le 15 février2008
Membre de l’ANAQ