Aux Etats-Unis d’Amérique, le couple Obama a décidé de s’attaquer de plein fouet à l’épidémie d’obésité qui fait rage. Michelle Obama s’est donnée comme mandat de «résoudre le problème de l’obésité en une génération!» Pour ce faire, elle a lancé la campagne Let’s move qui cible principalement les jeunes. De plus, elle a mandaté un comité pour élaborer une stratégie s’attaquant au problème de plein front. Ce comité a produit un rapport qui contient 70 recommandations couvrant presque toutes les sphères d’intervention.(1) Ce rapport suscite déjà la controverse, mais il représente un pas dans la bonne direction.
Par contre, ce qui manque dans ce rapport, c’est une emphase sur la perspective historique de l’obésité. D’où vient-elle, cette épidémie d’obésité? Un groupe de médecins américains s’y est attardé. Le Physicians Committee for Responsible Medicine (PCRM) a été fondé en 1985 et s’est donné pour mission de promouvoir la médecine préventive et des standards éthiques supérieurs en recherche. En 2007, ils ont publié dans leur magazine électronique un article qui scrute la façon dont le gouvernement américain subventionne l’agriculture, le fameux Farm Bill. L’article Health vs. Pork: Congress Debates the Farm Bill comprend un graphique très révélateur reproduit ici.
Pourquoi une salade coûte-t-elle plus cher qu'un Big Mac?
Le titre du graphique est particulièrement éloquent: Pourquoi une salade coûte-elle plus cher qu’un Big Mac?
Dans ce graphique, on voit que le gros des subventions agricoles va aux producteurs de viandes et produits laitiers (73.8%), ensuite viennent les grains (13,23%), les sucres, huiles et autres produits dérivés des grains (10,69%). Les ingrédients santé comme les noix et les légumineuses (1,91%) et les fruits et légumes (0,37%) sont grossièrement négligés.
Pourquoi l’infâme sirop de maïs riche en fructose se retrouve-t-il partout? Pourquoi les néfastes food sont-ils principalement constitués de gras de mauvaise qualité, de farine blanchie, de sucre et de sel? Pourquoi l’obésité?
La réponse est simple: parce que les pires aliments sont subventionnés par l’État (ils ne coutent donc pas chers) alors que les aliments bons pour la santé ne le sont pas (et coutent donc plus chers).
Pour concrétiser le tout, The Economist a publié une étude sur l’évolution des prix de détail des principaux aliments. Regardez attentivement… une image vaut mille mots!
Prix d'aliments et de breuvages ajustés à l'inflation
http://economix.blogs.nytimes.com/2009/05/20/whats-wrong-with-this-chart/
Sans être identique, la situation au Québec et dans le reste du monde occidental est suffisamment similaire pour nous couper l’appétit.
Santé!
Par: Jean-Yves Dionne, B.Sc. Pharm. Référence:
1. White House Task Force on Childhood Obesity Report to the President http://www.letsmove.gov/taskforce_childhoodobesityrpt.html