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Un nouveau signe astrologique vient d’apparaitre

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Spiritualité

Est-ce qu’un nouveau signe astrologique vient d’apparaitre ?

ParSébastien Michel, Personne-ressource en parapsychologie

Plusieurs d’entres vous ont entendu une nouvelle étrange récemment. Un journaliste américain affirmait qu’un nouveau signe était apparu dans le zodiaque. Ce signe s’appelle le Serpentaire et est en vigueur entre le 29 novembre et le 17 décembre. Le nom de la constellation se nomme aussi Ophiuchus. Selon l’article, c’est un 13^e signe qui s’ajouterait tout à coup au zodiaque que nous connaissons et qui en possède 12. L’auteur de l’article affirme également que les dates de tous les signes ont changé et que nous sommes à peu près tous dans un signe différent que celui que nous croyons. Plusieurs personnes s’intéressant à l’astrologie se sont demandé si cette nouvelle était vraie ou fausse.

En fait, elle n’est ni vraie ni fausse. Elle dépend du point de vue astrologique et astronomique dans lequel vous vous trouvez. Par contre, l’article fait fausse route sur plusieurs points qui méritent d’être relevés. Essayons ensemble de comprendre et de départager tout cela.

Zodiaque sidéral vs tropicale

Il y a deux façons de déterminer le début des signes du zodiaque et leur durée :

Le système sidéral -

Vous pouvez vous servir des constellations, c'est-à-dire des étoiles dans le ciel qui forme des dessins. Malgré ce que l’œil perçoit, ces étoiles ne sont pas totalement fixes, mais elles se déplacent très lentement dans le ciel (du point de vue d’un observateur terrestre) à cause d’un phénomène appelé précession des équinoxes. La rotation de la terre n’étant pas parfaite (elle ressemble un peu à une toupie qui perd de la vitesse), notre point de vue se déplace légèrement à chaque année décalant ainsi notre vue des constellations. Puisque ce phénomène donne l’impression que les constellations avancent, nous voyons le soleil dans la constellation précédente à celle qui correspond à notre signe. Ce qui veut dire que si en tant qu’astrologue, vous vous fiez aux constellations pour déterminer la position des planètes, vous devrez effectivement changer de signe. Rien de nouveau pourtant, puisque les indous entre autres calculent déjà de cette façon depuis des siècles. C’est ce que l’on nomme l’astrologie sidérale. Dans cette astrologie, vous devez tenir compte non seulement du mouvement des constellations, mais aussi de leurs dimensions. Certaines constellations sont beaucoup plus grandes que d’autre et le soleil y passera beaucoup plus de temps. C’est le système sidéral qui est comme cela. Un système utilisé majoritairement en Asie.

Le système tropical -

Mais nous ne vivons pas en Asie ! Notre société a son berceau dans la culture occidentale latine et grecque. Depuis deux mille ans et probablement plus, le zodiaque des astrologues occidentaux n’est pas calculé avec les constellations, mais avec les saisons et plus particulièrement les équinoxes et les solstices. Que représente un équinoxe ? Tout simplement le jour de l’année ou le jour et la nuit ont la même durée parce que le soleil croise l’écliptique. Ceci se produit deux fois par an au printemps et automne. Et les solstices ? Le moment où il y a le plus de différence entre la durée du jour et de la nuit ce qui se produit également deux fois par an en été et en hiver. Ces quatre points marquent depuis longtemps le début des quatre saisons. Lorsque les astrologues ont érigé le zodiaque en occident, ils ont décidé de ne pas se fier aux étoiles, mais bien aux saisons. Ils ont aussi décidé de diviser l’année en douze parties presque égales et par conséquent le zodiaque, alors que les constellations ont pourtant des étendues forts différentes. Le Bélier (signe de début et de croissance) coïncidait et coïncide toujours avec l’arrivée du printemps (équinoxe) soit le 20 ou le 21 mars. Le Lion (signe de rayonnement ultime) coïncidait et coïncide toujours avec l’arrivée de l’été (solstice) soit le 20, 21 ou 22 juin. La Balance (signe d’équilibre et de tempérance) coïncidait et coïncide toujours avec l’arrivée de l’automne (équinoxe) soit le 22 ou 23 septembre. Et finalement, le Capricorne (signe de patience et de froideur) coïncidait et coïncide toujours avec l’arrivée de l’hiver (solstice) soit le 20, 21 ou 22 décembre. Rien n’a changé depuis deux mille ans dans ce système que l’on dit tropical. Ce système tropical fût d’ailleurs utilisé partout en occident pour construire des calendriers et des lieux de cultes.

Lorsque le journaliste et l’astronome publient cette nouvelle, ils ne tiennent pas compte du système tropical que nous utilisons depuis le début de l’astrologie. Ils font comme si nous étions en Asie avec le zodiaque sidéral. Mais surtout, ils font l’erreur de prétendre que la précession des équinoxes (le mouvement apparent des constellations) n’est pas connue des astrologues. Pourtant, Ptolémé en parle dans le Tetrabiblos en l’an 150 ! Le fait est donc connu. En plus, il est inutile et inadéquat en fonction du système de calcul tropical. L’article fait également erreur lorsqu’il parle de la «nouvelle» constellation de Ophiucus ou du Serpentaire, puisque cette constellation située entre le Capricorne et le Scorpion est aussi connue depuis plus de deux mille ans ! Elle n’a jamais été comptabilisée dans le zodiaque, tout simplement parce que celui-ci devait être calqué sur le calendrier solaire et ses douze mois. Il ne pouvait pas y avoir ni plus ni moins de douze signes. Les astrologues de l’époque ont ignoré des milliers d’étoiles, puisqu’ils devaient s’en tenir à douze signes.

Alors, est-ce qu’il y a une constellation du Serpentaire dans le ciel ? Oui. Est-ce que cela en fait un nouveau signe? La réponse était non il y a deux mille ans et elle est encore non aujourd’hui. Est-ce que les signes (constellations) bougent dans le ciel et font en sorte que nous changeons tous de signe ? Seulement si vous pratiquez l’astrologie sidérale (astrologie populaire en Asie et particulièrement en Inde) et ça ce n’est pas nouveau. Cela a toujours été comme cela.

Tout compte fait, mis à part parfaire nos connaissances en astronomie, rien n’a changé malgré ce qu’en disent les journaux…