Vrai ou faux : Une consommation accrue de légumes-feuilles verts procure un apport en vitamine K qui aide à prévenir l’ostéoporose.
Faux. Si cela vous surprend, c’est sans doute en raison de l’information trompeuse entourant cet important nutriment qui, en fait, est aussi largement répandue que le sont les carences en vitamine K.
La vitamine K n’est pas un nutriment unique, mais bien un groupe de vitamines liposolubles. Tout comme il importe de faire la distinction entre les différentes vitamines B, toute affirmation se veut juste au sujet des bienfaits et des sources alimentaires de « vitamine K » devrait préciser de quel type il s’agit. Heureusement, seuls deux membres de cette famille de vitamines sont porteurs de bienfaits notables. Il existe pourtant un monde de différence entre les deux et les confondre, comme les milieux scientifiques l’on fait pendant soixante ans, pourrait bien nous faire perdre au change.
Depuis leur découverte, qui remonte aux années 1930, les chercheurs ont toujours présumé que la vitamine K1 (phylloquinone) et la vitamine K2 (ménaquinone) étaient simplement deux formes d’un même élément nutritif. Ce n’est qu’en 1997 qu’il a été reconnu que l’action de la vitamine K2 se faisant sentir de façon prépondérante sur le métabolisme du calcium et non sur la coagulation comme la vitamine K1. Certaines études encore plus récentes ont révélé que si les carences en vitamine K1 ne sont pas monnaie courante, il est loin d’en être ainsi pour la vitamine K2.
L’organisme n’emmagasine aucun type de vitamine K en quantité appréciable comme il est en mesure de le faire pour d’autres vitamines liposolubles. La participation importante de la vitamine K1 au processus de coagulation lui vaut cependant une régulation étroite par un mécanisme interne qui minimise l’apport alimentaire requis pour obtenir cette forme de nutriment. Même s’il n’y a pas eu consommation de légumes vertes pendant des semaines, le cycle de la vitamine K permettra à une petite quantité de vitamine K1 d’être réutilisée plusieurs fois pour éviter au corps d’en être dépourvu.
Aucun mécanisme de ce genre n’existe pour éviter les carences en vitamine K2. Or, les effets à long terme d’une déficience sont insidieux : ostéoporose, athérosclérose et carie dentaire. Contrairement à certaines espèces animales, les humains ne bénéficient pas de la faculté de synthétiser les vitamines K1 et K2 en quantité suffisante pour éviter les carences. Nous devons pouvoir compter sur notre alimentation pour combler nos besoins en vitamine K2, ce qui rend ce nutriment essentiel.
Les sources alimentaires de vitamine K2 sont relativement courantes : jaune d’œuf, beurre, foie. Afin de bénéficier d’un apport intéressant en vitamine K2, il faudra par contre que ces aliments proviennent d’animaux élevés au pâturage, plutôt que nourris au grain, ce qui est assez rare de nos jours, mais il vaut vraiment la peine de pousser ses recherches. Le natto, mets japonais à base de soja fermenté, est une excellente source de vitamine K2, bien qu’il ne soit pas non plus facile à trouver et qu’il faille adapter nos papilles à son goût particulier. Il est cependant possible d’en consommer sous forme de suppléments, en visant un apport quotidien de 120 mcg.
| K1 | K2 |
Action physiologique | Coagulation | Métabolisme du calcium |
Sources alimentaires | Légumes-feuilles verts | Natto, jaune d’œuf, foie, gras d’animaux élevés au pâturage |
Carences | Peu courantes – entraînent des troubles de la coagulation | Courantes – se manifestent sous forme d’ostéoporose, de plaque artérielle et de carie dentaire |